comme pour les garçons. Du reste, les barbiers font toutes leurs opérations avec le rasoir. Je ferai connaître plus tard, dans les chapitres qui vont suivre, les tristes résultats de cette malheureuse opération. Les passions se développent comme à l’ordinaire, mais 1 ablation du clitoris empêche les femmes arabes de trouver aucun plaisir dans l ’acte procréateur. De plus,; au moment de l’accouchement, elles ne peuvent être délivrées qu’après de nombreuses incisions à la- vulve. IV DE L ’INFIBULATION DES FEMMES ET D'UNE VARIÉTÉ CRUELLE DE CIRCONCISION PRATIQUÉE EN ARABIE J interroge Solyman sur 1 infibulation des femmes. Cette opération se pratique depuis Gebel-Silsileh en suivant le Nil,, jusque dans le Soudan. M. Linant m’avait affirme qu elle avait lieu en Nubie ; le -cuisinier de M. Billaudeau l ’avait vue à Den; mon cocher deDoryo- lah m’avait dit qu’elle était en vigueur dans son pays ; ainsi, à n’en pas douter, l'infibulation- se pratique.'Il y a plus, c’est que les détails de l ’opération sont toujours les mêmes, et les renseignements de ces différentes personnes se confirment pleinement. Je crois donc qu’ils méritent la plus grande confiance. Voici du reste ce que raconte Solyman : L’opération se pratique vers l’âge de sept ans. Le Reïs se sert de ses deux mains pour me faire bien comprendre. Il simule les grandes lèvres avec l’index et le pouce de la main gauche et se servant de l’index de la main droite comme d’un couteau, il me dit que 1 on excise Un peu des grandes lèvres et la totalité du clitoris. Pas de suture, mais l’opération achevée, on lie la malade à la partie supérieure des cuisses, au-dessus des genoux et aux pieds. Pendant trois jours, on la laisse à terre sans la changer de place ; le quatrième jour, on enlève les liens des cuisses; le cinquième, ceux des genoux; le sixième, ceux des pieds. D’ordinaire cè- pendant, on laisse ces derniers pendant sept jours encore. Après ce temps, les femmes opérées peuvent marcher mais difficilement, car les liens des pieds les empêchent d’écarter les membres inférieurs. Elles font quelques pas et c’est tout. Le traitement demande treize jours et ceux-ci expirés, on les laisse marcher fort peu. Jusqu’à leur mariage, elles ne peuvent monter ni à. chameau, ni à âne, ni à cheval, afin que leurs organes génitaux ne puissent s’élargir. C’est le mari qui doit dilater sa femme.- L’opération est faite par de vieilles femmes. Je demande à Solyman pourquoi on infibule les femmes, il croit que la religion le prescrit. M. de Saint-Seine m’avait dit qu’il se pratiquait en Arabie une variété de circoncision fort cruelle. Le hasard me fait rencontrer M. Ivanowitz qui a servi comme pharmacien dans l ’armée de l ’Yémen. A Confodah, il a assisté à plusieurs circoncisions. Confodah, qu’on appelle aussi Gondofah, est située, dit M. Ivanowitz, entre Djedah et Odeida.
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