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parce qu’ils n’avaient pas été circoncis, il a fait circoncire le troisième, mais en vain. Rachid-Effendi a eu six filles; il n’en a jamais perdu. Quand les enfants ont des convulsions, les poings sont serrés, les mains rapprochées de la poitrine, les bras ployés. Ils maigrissent et une attaque les emporte. Il est rare de voir les petites filles atteintes de convulsions, aussi vivent-elles plus facilement. Je crois, du reste, qu’en Orient il y a beaucoup plus de filles que de garçons. Une statistique dans ce genre serait fort curieuse. On arriverait peut-être à reconnaître que la multiplicité des femmes amène la production d’un plus grand nombre de filles que de garçons : il y aurait là cause et effet. Peut-être les enfants des deux sexes naissent-ils en proportion égale, mais les garçons sont plus difficiles à élever. On devrait rechercher combien il reste à vingt ans d’individus de l ’un et de l ’autre sexe. On reconnaîtrait aussi peut-être que l ’homme affaibli par des rapports sexuels fréquents n’est plus assez puissant pour engendrer dés garçons. Dans une certaine partie du Poitou, on élève plus facilement des ânesses que des baudets. Ceux-ci meurent fort jeunes, malgré les soins qu’on leur donne, tandis que les ânesses se conservent facilement. Dans les espèces animales, il y a, je crois, plus de femelles que de mâles, surtout chez les animaux qui vivent à Uétat sauvage. Je fais remarquer à M. Nada qu’ici les enfants sont jaunes, malingres ; il me répond que cela tient à la mauvaise nourriture, au manque de soins. Je pense qu’il faut surtout accuser les grandes chaleurs, car j ’ai trouvé tous les enfants pales et maigres. Au Caire, la religion prescrit d’allaiter les enfants mâles pendant deux années. Quant aux filles, elles sont moins favorisées, la religion dit qu’il ne faut les nourrir qu’une année. Cependant il n’y a pas de règle suivie. Beaucoup de mères dépassent le temps indiqué par la religion et donnent le sein pendant deux ans et trois ans aux garçons, et pendant deux ans aux filles. Quelques enfants tettent plus longtemps encore; il y en a qui marchent et qui ne sont pas sevrés. On emploie deux préparations pour narcotiser les enfants, afin de les empêcher de crier la nuit et de réveiller leur mère. Ce sont : 1° Le talhyzé (ce qui veut dire chose qu’on lèche). Le talhyzé est composé de beurre et de têtes de pavots ; M. Nada ignore la proportion des deux substances. La mère en met un peu sur son index et elle passe son doigt ainsi chargé dans la bouche de l’enfant, qui se narcotise dès que le poison a agi; 2° Le Chamerch, nom donné à un bulbe desséché de colchique que l’on vend chez les droguistes. On pulvérise ces bulbes et on fait cuire la poudre dans du beurre avec des têtes de pavots réduites aussi en poudre. On donne à cette préparation la consistance de conserve, et la mère l’emploie comme le talhyzé. En général, on ne donne ces préparations narcotiques que vers le sixième mois après la naissance. D’autres fois, on les leur donne bien avant cette époque; on continue jusqu’à ce qu’ils soient sevrés. Beau


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