riture; ils ont du gibier et du poisson en abondance. Un médecin visite les hommes morts avant l ’enterrement, une sage-femme visite les femmes mortes. Pour les enfants, c’est tantôt un médecin, tantôt une sage- femme, suivant les sexes. Le 2 septembre 1861, au Caire, j ’étais étendu sur mon lit, quand j ’entends chanter dans la rue ; le bruit approche. Je me lève et je vois passer un enterrement. Le cortège se compose d’une cinquantaine de personnes. Il y a des enfants qui crient à tue-tête. Les Arabes ont une certaine manière de chanter; ainsi, dans ce convoi, les uns chantent d’une manière continue, tandis que les enfants répètent une espèce de litanie. Devant le cercueil, on porte différents objets recouverts de petits tapis. Le cercueil est disposé sur les. épaules de trois hommes, deux en avant, un seul en arrière. Sur un morceau de bois placé au-devant de la caisse, je vois un petit turban avec un rouleau blanc. Le tapis qui recouvre la boîte est rouge et paraît garni de broderies. Derrière le cercueil, se trouve un Arabe qui s’essuie les yeux avec un mouchoir. C’est le premier que j ’aperçois faisant semblant de pleurer. Derrière le pleureur viennent des amis, puis, trois à quatre chevaux et des ânes sellés destinés à ramener les invités. Comme j ’ai pu le remarquer bien des fois, il y a un chant spécial pour chaque cérémonie. Je dois constater que le cortège marchait très-vite, sans courir cependant. Quelquefois sur les caisses qui renferment des femmes, on pose des couronnes de mariées. Au-devant du cercueil des cheiks, il est d’uSage de porter des drapeaux. M. Prodomo me dit que d’ordinaire les parents accompagnent le mort avec le visage couvert de blanc. Le prêtre récite quelques prières et on enterre bien vite. Le professeur d’arabe me donne les renseignements suivants sur les cimetières : On met toujours les sexes à part dans des tombeaux séparés. Pour les enfants, on sépare la fosse en deux compartiments, l’un sert aux garçons, l ’autre aux filles. Il y a des fosses communes pour les pauvres qui ne peuvent construire un tombeau à leurs frais; mais ici encore, la distinction des sexes est maintenue. On n’enterre plus dans la ville. Les gens du pays aiment assez à entourer les tombeaux de petits jardins, que l ’on couvre de verdure et sur lequel on dispose des branchés vertes. On prétend que cela est agréable aux morts. On croit ici que, trois jours après l ’enterrement, le cadavre se gonfle, crève, et que les liquides sont absorbés parle sable. Dans les enterrements, il faut payer les prêtres, les porteurs et la caisse. On peut ensevelir une ou deux heures après la mort. On lave le cadavre avec de l’eau et du savon. Les hommes qui font le métier de laver les morts s’appellent morassel, les femmes s’appellent mo- rassièle. Le lavage fait, on met au cadavre une chemise, puis on enveloppe les jambes avec une serviette; enfin on
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