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Dans la chambre n° 4, il y a une femme; il est bien rare d’en trouver si rapprochées des hommes. Les n" 5 et 6 ont un certain nombre de lits. Les soins sont donnés gratuitement aux malades, mais on ne tient pas à se faire traiter à l’hôpital. Les lits sont en fer et en bois ; il y a un matelas, mais pas de draps. Les malades ont trois couvertures assez minces, mais suffisantes pour les couvrir. Ils n’ont pas de chaises ni de tapis. Je note ce fait, que les malades arabes restent accroupis sur leur lit le plus possible, et pour qu’il se mettent sur le dos, il faut qu’ils y soient forcés absolument. J ’avais déjà observé cela chez la femme phthisique que j ’ai soignée chez Hussin-Bey. Au moment où je parcours l ’hôpital, il y a vingt-trois malades; il pourrait y en avoir un plus grand nombre. J ’ai observé à l’hôpital de Fantah deux cas bien curieux. 11 s’agit de deux hommes qui avaient la jambe cassée à la partie moyenne à la suite de l ’arrachement du pied par un chameau. Je m’étonne qu’un accident de ce genre ait pu avoir lieu. M. le docteur Andréa Martini me dit que le chameau tourne la tête et le col, puis saisit le pied de son cavalier. Il paraît que cet accident est assez fréquent. Tous les hôpitaux de province ne ressemblent pas à celui de Fantah. A Siout, les lits sont représentés par de simples planches supportés par deux triangles en fer. Sur ces planchers, qui ont l’aspect de lits de camp, il y a une quinzaine de malheureux nus, et n’ayant pour se couvrir qu’une mauvaise couverture de laine fort étroite. Ils n’ont ni matelas, ni oreillers, ni chemises ; ils ressemblent à ces êtres que l ’on voit dans le tableau des pestiférés de Jaffa. J ’ai vu là un homme qui avait le pied gangrené et qui demandait l’amputation. 4° Aliénés de Boulah : L’asile des aliénés de Boulah est destiné aux hommes et aux femmes ’; les deux services sont réunis dans le même local. J ’y vais avec Laharan-Effendi. À peine entrés, nous nous engageons dans un corridor qui conduit dans le quartier des femmes. J ’entre d’abord dans un vaste dortoir. Les lits sont en fer, garnis de deux matelas et de deux mauvaises couvertures de laine. Plusieurs folles sont dans leur lit ou sur leur lit et me regardent d’un air hébété ; la plupart sont revêtues de leurs affreuses couvertures toutes déchirées, aussi paraissent elles à moitié nues ; c’est un spectacle bien triste à voir. Je passe du dortoir, qui est fort sale, dans un corridor sur lequel viennent s’ouvrir six cellules destinées aux folles furieuses. Ces cellules sont dépourvues de tout meuble; pas de lit, pas de draps, rien. Les malheureuses y sont à moitié nues. J ’aperçois une pauvre femme noire qui tend les bras à travers les barreaux de son guichet. J ’arrive enfin dans la cour ; les folles y sont en grand nombre, les unes sont accroupies à terre, les autres debout. Elles crient, elles s’agitent, elles m’entourent. L’une d’elles se met presque sur moi à la grande frayeur


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