Page 39

27f 30-1

Européens. Les premières années, on se porte bien; mais à mesure qu’on avance, on se trouve de plus en plus mal. Il faudrait aller tous les deux ans en Europe prendre des bains de mer. Quant à moi, je crois qu’il a raison et qu’un trop long séjour en Egypte ruine la santé. II TH É R A P E U T IQ U E Avec les Arabes toutes les médecines sont bonnes. Ainsi en remontant le Nil, un de nos matelots avait eu un refroidissement au genou ou plutôt au-dessous du genou. Il vient se plaindre. En effet, il y avait du gonflement, de fortes douleurs à la pression, et de la claudication. Je frictionne la partie malade avec un Uniment composé d’huile à brûler et de laudanum* Dans la journée même, le matelot reprend son travail malgré mes recommandations et le lendemain, il était complètement guéri. Il y a quelques jours, Ahmed-Simbel avait de fortes coliques; je lui fais avaler dix gouttes de laudanum sur un morceau de sucre et les coliques ont cessé. Les gens du pays ont toujours envie de posséder des drogues de précautions. En première ligne, ils désirent de l ’eau pour les yeux, puis du sparadrap et des purgatifs. Personne ne m’a encore demandé des potions excitantes : Il paraît que cette fonction se fait bien. On me tourmente constamment pour obtenir des drogues. On sait que je dois partir et on s’empresse de profiter de tout ce que je possède. Bien entendu on ne m’offre rien en échange de mes soins, et je serais mal venu si je n’ordonnais et ne donnais quelque chose. Les médicaments que je fournis sont regardés comme une dette du voyageur. Médecins, n’ordonnez pas de l ’hygiène, ils ne vous entendront pas. Conseillez, donnez toutes les drogues qu’il vous plaira, vous serez sûr d’être écoutés'. Les Arabes veulent toujours voir ce que vous avez, pour choisir ce qui leur convient ; aussi ai-je le soin de ne rien montrer du tout. Avec ce système, je puis leur donner ce qui me plaît, ils sont toujours contents. Il m’est impossible d’indiquer ici les remèdes inventés par l ’imagination arabe. Voici quelques faits curieux. Un lépreux dont j ’ai pris l ’observation va trouver un médecin arabe trèsTrenommé. Celui-ci a fait cuire un gros serpent avec lequel le malade s’est frotté les parties affectées. Pour se guérir de l ’éléphantiasis, il y a des malades qui se font des plaies avec un canif pour y mettre soit de la graisse de marsouin, soit des feuilles de figuier de barbarie ; d’autres mettent leurs pieds dans les matières fécales. La religion musulmane reconnaît à quelques saints ou cheiks le pouvoir de guérir les malades. J ’ai visité au Caire les tombeaux des cheiks et des derviches tourneu.rs. 1° Saïd-Hassan-Sadaka, mort il y a six cent cinquante


27f 30-1
To see the actual publication please follow the link above