Le tænia est fréquent en Egypte. Un fait caractéristique en Egypte, c’est le peu de soin que l’on prend pour se guérir des affections des yeux. J ’avais commencé à m’en apercevoir sur le bateau à va- . peur où j ’avais observé le fils d’un négociant qui avait une double blépharite assez intense. Je demandai pourquoi on ne le soignait pas ; on me répondit que les médecins avaient assuré qu’il ne fallait pas guérir cette affection, sous peine d’altérer la santé. Traitées à temps, les affections des yeux ne m’ont jamais offert de danger. On les aggrave souvent en appliquant sans discernement des poudres, des collyres faits au hasard. Chaque Européen traite les siens. J ’ai connu un brave monsieur qui avait un flacon de collyre en permanence. De temps en temps, il ajoutait un peu de sulfate de zinc sans peser, aussi le collyre était-il trop faible ou trop fort. Trop faible, si on en usait sans secouer le flacon; trop fort, si on prenait le fond ou si on laissait évaporer le liquide. Les affections des yeux gagnent rapidement les paupières. Il paraît que les Arabes percent les oreilles des enfants pour guérir leurs yeux malades : pratique absurde qui ne peut agir que fort peu de temps et qui ne saurait nullement constituer un dérivatif. En Egypte, les maux de dents sont très-rares. Les gens du peuple ont de fort belles dents. M. Méhémed- Aly-Bey que j ’ai questionné à ce sujet, m’a dit qu’il est très-rare de voir les gens de la campagne souffrir des dents, parce qu’ils ne mangent que des légumes, mais que les habitants des villes en souffrent plus fréquemment. Le cancer de la mamelle est assez fréquent chez les femmes ; on en a observé quelques cas chez les hommes. Ainsi, il y a quelque temps, dit M. d’Armaud, il y avait dans un hôpital du Caire, un jeune homme de dix-sept ans, qui avait un cancer de la mamelle. Les hernies ne sont pas très-fréquentes. Au sujet des calculs urinaires, voici ce que me dit d’Arnaud-Bey, Haute Egypte, rares. Moyenne Egypte, peu fréquents. Basse Egypte, fréquents. Au Caire, peu fréquents. La gravelle est plus fréquente chez les Européens que chez les Arabes. M. Théodore, médecin à Damiette, m’a affirmé que dans cette ville il n’y a ni gravelle, ni calculs. Les malades qui arrivent de France affectés de gravelle sont améliorés à Damiette; on les traite par le bi-car- bonate de soude. Méhémed-Ali-Bey dit qu’en Egypte toutes les opérations réussissent. Il a observé l ’année dernière dix cas de tétanos. Les Égyptiens l ’ont peu ; il est commun chez les Européens et les noirs, mais plus fréquent chez ces derniers. Méhémed-Ali-Bey a sauvé deux tétaniques sur vingt malades ; il emploie le laudanum à haute dose. M. Maymard pense que l’Egypte ne convient guère aux
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