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CHAPITRE II GÉNÉRALITÉS PATHOLOGIQUES I MALADI E S E S G ÉN É R A L Aujourd’hui 18 octobre 1861, je vais rendre visite à M. d’Arnaud-Bey, docteur en médecine de la faculté de Montpellier, dont il paraît professer les théories. Il habite l ’Égypte depuis vingt-deux ans, et il est médecin sanitaire. lime donne les renseignements suivants, auxquels j ’ajouterai ceux que j’ai recueillis avant et après cette époque. , f Les apoplexies sont rares chez les fellahs, mais fréquentes chez les Turcs et chez les Européens. Cette année, il y a eu beaucoup d’attaques d’apoplexie cérébrale qui ont déterminé la mort. L’Arabe meurt rarement d’apoplexie. Les fièvres intermittentes sont peu fréquentes au Caire ; celles qui surviennent sont rarement graves. A Alexandrie, elles sont plus communes et plus sérieuses ; depuis dix ou quinze ans, elles ont diminué. Elles existent encore dans les environs de la colonne de Cléopâtre. Ces fièvres reparaissaient avec une certaine intensité chaque fois que l ’on faisait des fouilles pour extraire des colonnes et d’autres débris antiques. La fièvre typhoïde est souvent mortelle en Egypte. Comme en France, elle débute par des maux de tête; rarement on saigne du nez. Au début, la langue est sèche,', puis elle devient noirâtre ; les lèvres sont noires, douleur dans la région iliaque droite , délire, diarrhée. M. le docteur Maymard m’a dit qu’il n’a jamais sauvé un malade atteint de fièvre typhoïde. M. le docteur d’Arnaud-Bey a vu la peste à Mansourah, depuis 1839 jusqu’en 1843. L’épidémie sévissait surtout sur les Européens et les Turcs. Au sujet de la peste, M.Capuroço, médecin deMinieh, homme instruit et parlant bien français, m’a donné les détails qui suivent : Jamais la peste n’a été en Nubie et n’a dépassé Assouan, ce qui tiendrait aux grandes chaleurs qui régnent au- dessus d’Assouan. La preuve, dit M. Capuroço, c’est qu’on a mis dans une étuve chauffée à 40 degrés des vêtements de pestiférés, puis on a-fait porter ces vêtements à des personnes saines, et le fléau ne les a pas atteintes. D’autres habits appartenant à des pestiférés, mais n’ayant pas passé par l’étuve, communiquèrent la maladie à des individus sains. 11 ajoute que ces expériences ont été faites par une commission européenne : je crois qu’il s’agit


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