fesse encore la petite chirurgie. Autrefois, il y avait d’autres maîtresses pour enseigner la lecture et l’écriture, mais on les a renvoyées. À la fin des études, les élèves sont examinées par l’ex-professeur en chef qui a épousé, je crois, Abdéraham-Bey, par Méhémed-Àli-Bey et d’autres professeurs. Les élèves sont renfermées comme dans un harem ; jamais elles ne sortent; et chaque mois, la sage-femme en chef les visite, afin de bien constater qu’elles sont toujours vierges. Elles sont payées et reçoivent de 60 à 115 piastres par mois. On les marie à leur sortie de l ’école. Les femmes enceintes accouchent au rez-de-chaussée, dans une salle voisine de la classe, puis on les remonte au premier. Je pénètre un jour dans la salle des cours, au moment de la leçon ; aussitôt la maîtresse et les élèves se lèvent pour nous faire honneur, mais sans nous saluer ; elles se couvrent la face et ne montrent que l ’oeil droit. Le jour même de l ’accouchement, la naissance doit être déclarée par l ’accoucheuse ; si elle négligeait de le faire, elle serait punie et privée de l ’exercice de sa profession. Elle fait écrire sur le registre du médecin du quartier les noms du père et de l ’enfant ; il n’est pas question du nom de la mère. Dans le même registre, on fait inscrire les morts. Au Caire, il y a dix quartiers médicaux ; par chaque quartier il y a deux médecins, plus une sage-femme. Les accoucheuess n’ont pas de cheik. Elles se créeent accoucheuses elles-mêmes. En général, elles succèdent à leur mère. Pour prix de ses soins, la sage-femme reçoit des personnes peu aisées : un tabaris ; des personnes riches : un habillement complet qui varie quant à la richesse, et de plus, une ou deux guinées ; cela peut aller jusqu’à dix. L’accoucheuse doit assister la malade pendant quarante jours. La loi musulmane ne défend pas au mari de voir sa femme jusqu’au moment de l ’accouchement. En général, après la naissance de l ’enfant, le père cesse de s’approcher de la mère pendant quarante jours, mais il n’y a aucune règle à cet égard. En général les médecins ne voient pas les femmes malades; les accoucheuses sont chargées de ce soin. Elles examinent les malades et prescrivent les remèdes qu’elles jugent-à propos d’administrer. Elles constatent aussi les décès chez les femmes mortes et chez les petites filles.
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