Les médecins arabes font presque toujours plus de mal que de bien, ainsi que le disait M. Y... Dans quelques villes et surtout dans les villages, ils tuent les gens. M. L... a été témoin d’un fait assez curieux et malheureusement trop commun dans ce pays. A Djebel, un homme atteint de chancres au gland va trouver un médecin qui lui ordonne du sulfate de quinine en assez grande quantité. Il double la dose le lendemain et encore le surlendemain, de telle manière que le malade expirait le quatrième jour. Je dirai peu de chose des pharmaciens; je ne ferais que répéter ce que j ’ai dit. Il y a au Caire une pharmacie centrale, c’esflà que se préparent tous les médicaments et tontes les potions nécessaires aux malades de toute l’Égypte. Peu de phai- maciens des villes, et à plus forte raison des villages, préparent les drogues, ils les.reçoivent de la pharmacie centrale. Autrefois les médicaments arrivaient de Pans, soit de chez Dorvault, soit de la maison Ménier. Cela ne se fait plus ainsi. Quand on a besoin d’un remède à l’hôpital du Caire, on envoie des Mahahoums (employés secondaires) chez le pharmacien, pour savoir quel est son dernier prix. Je termine par une anecdote qui interesse les pharmaciens et qui peint bien les moeurs du pays. Un pharmacien européen arrive au Caire. Il commence à se faire connaître; un haut personnage réclame ses services et, bientôt, pour lui prouver toute sa reconnaissance, il le nomme son chambellan et en même temps directeur des chemins de fer. Or, veut-on savoir l ’origine de cette fortune inouïe : « M. le phar-* macien européen composait et surtout administrait les clystères avec un talent et une adresse que n’avaient jamais connus les Purgon et les Fleurant de Molière. » C’est incroyable, mais c’est vrai, et je pourrais citer les noms. Avis à la race presque éteinte des apothicaires ! III DES ACCOUCHEUS E S Il y a une école pour les sages-femmes au Caire. Cette année, elles sont au nombre de quatre, elles étaient dix il y a quelques mois et dix-sept il y a deux ans. On les reçoit à l’école à l’âge de douze ou quinze ans, on ne leur demande aucune instruction. La durée des études est de douze années. Les élèves apprennent la lecture, l ’écriture, les accouchements, un peu de petite chirurgie, quelques notions sur les maladies des femmes et un peu d’ophthalmologie. Madame Tamerahan est professeur d’accouchement. Seid-Achmed-Rachi donnait des leçons de pathologie interne et d’ophthalmologie, mais il a été renvoyé. Un vieux cheik, choisi vieux à dessein, enseigne à lire et à écrire. Autrefois les élèves sages-femmes apprenaient le français. Site TameraRan ou madame Tamerahan reçoit dix- huit bourses par an, soit 2000 fr. environ. Elle faii une leçon par semaine. Outre les accouchements, elle pro
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