veut dire « saint vénérable ; » ainsi un cocher crie souvent : Ja Cheik! « eh vénérable! » c’est-à-dire : prend- garde à toi. On peut dire encore : Ja Sidi! « Eh Monseigneur ! » Le mot Sidi n’est jamais employé quand il s’agit d’un Européen qu’on appelle Aouga! « commerçant; » Roumi signifie « Grec. » Les Arabes ont une grande antipathie pour ,1e chapeau; ils auraient dû mettre une visière à leur tarbouck pour garantir tes yeux de la trop grande lumière. Ils se couvrent davantage le tour de la tête que le sommet. On ne pénètre jamais dans les maisons arabes sans avertir, c’est-à-dire sans taper les deux mains l’une contre l ’autre. Entrer autrement serait une injure. Au Caire, bien des maisons sont en ruines ; une façade tombe dans la rue sans émouvoir personne ; un plafond qui s’écroule est un événement normal. M. Coulomb a failli être abîmé de la sorte. Probité, honneur, ne sont pas arabes. Un individu sort des galères, tout le monde est son ami. Le nasir d’Esneh a tué un fellah d’un coup de pistolet. Dans le Soudan, un pacha a fait enfermer un fellah dans un sac et l’a fait jeter dans le Nil. COPHTES. On me dit que le nombre des Cophtes s’élève à 100,000 pour toute l ’Égypte; il y en a 40,000 au Caire. Au Caire, les enfants Cophtes ne sont pas circoncis, mais on pratique cette opération dans la haute Egypte. Les garçons se marient à quatorze ans et les femmes à dix ou douze ans, comme les fellahs. -Les dames sortent habillées à l’arabe et visage couvert ; dans la maison elles se découvrent. Il y a trente églises cophtes au Caire. Sur 40,000 individus, il y a 2,000 Cophtes catholiques qui ont une chapelle à côté de l ’église européenne. Les Cophtes catholiques et les Cophtes schismatiques ne se voient pas. Les Cophtes nous croient hérétiques; ils se font quelquefois musulmans, mais jamais par conviction. Les Cophtes admettent aux ordres un homme marié ; mais si un homme se fait prêtre étant célibataire, il ne lui est plus permis de prendre femme. Les moines ne sont pas mariés. Au Caire, il y a quatre couvents de femmes. Le patriarche ne doit pas être marié , il est choisi parmi les moines ainsi que les évêques. A B Y S S IN I E N S . A chaque raêe appartiennent des teintes différentes que le pinceau ne peut rendre ; ainsi tel homme qui vous paraissait noir, devient presque blanc à côté d’individus plus noirs que lui ; on peut facilement constater ce phénomène en remontant le Nil. Fait intéressant : la couleur varie avec la saison, je l’ai noté plusieurs fois. ' Les Abyssiniens sont gais, aimables, rieurs ; on pourrait, je crois, les appeler : les Français de l’Afrique ; ils n’ont pas les lèvres épaisses comme les Darfouriens,
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