jusqu’à cinq cents coups de nerfs de boeuf sur les reins; ' il n’en faut pas tant pour amener la mort, mais on s’arrête en route le plus ordinairement. On le voit, la nature des supplices varie selon le bon plaisir du pacha, qui s'inspire des circonstances.'Comme je l ’ai dit, les soldats ont fort peu de respect pour leurs officiers et ils se dérangent à peine pour les laisser passer. J ’ai constaté plusieurs fois ce fait pendant ma visite à la caserne. Le vice-roi peut faire bâtonner tout le monde, un pacha même si cela lui plaisait. Cependant, il est certaines gens qu’il n’ose pas faire battre à cause de leur éducation, de leur famille ou de leurs relations. Les individus connus pour leur courage et leur énergie, n ont rien à craindre du bâton, le vice-roi aurait peur d’une vengeance. En général, il n’ose pas faire battre un lurc. Il y a deux espèces de soldats : les plus jeunes de 12 à 15 ans sont commandés par les officiers ; puis il y a Ceux qu’on appelle « soldats du vice-roi» qui ont de 18 à 20 ans. Toujours en rapport avec l’Altesse, ils ont une sorte d’autorité. Un jour, un officier met en prison un de ses soldats. Un soldat de son Altesse vient à passer et lui demande pourquoi on l ’a renfermé. « Tu es un imbécile, ajouta-t-il, va te plaindre à ton colonel, et dis-lui que tu as été puni parce que tu n’as pas voulu te laisser faive. » La chose aurait pris de graves proportions si l ’officier, prévenu à temps, n’avait attiré le coupable .¿ans sa cbambre et ne lui avait fait avouer après force coups de bâton, le mensonge que lui avait conseillé le soldat de son Altesse. Il est défendu aux soldats et aux officiers qui habitent la caserne de se mûrier. Aussi la sodomie est-elle en grand honneur. On la punit quand on veut la voir, mais constamment on ferme les yeux là-dessus. Le soldat est bien nourri pour le pays. Il a par jour trois pains de 250 grammes environ et une ration, Le pain est fort bon, j ’en ai goûté; il est presque tout a fait blanc et bien supérieur au pain français. Les soldats n’ont que des légumes, jamais de viande. Ils mangent a midi et à 5 et 6 heures du soir; le matin, ils ont leur pain seulement. A mesure qu’il s’élève en grade, le militaire reçoit plus de rations. Un pacha à 150 pains et 50 rations par jour. Les soldats ont, quand on les leur donne, 5 francs par mois. Ils emploient cet argent à s’acheter des bas, mais comme ils en usent trop rapidement le pied, ils portent aussi des chaussons. Ils ont des bottines, mais quelles bottines ! elles sont trop grandes, éculées le plus souvent et sans cordons. Leur mollet est entouré par des jambières en cuir jaune. Ils portent une sorte de robe avec des jupons blancs, costume parfaitement en rapport avec leur rôle souvent féminin, autour de la taille une ceinture analogue à la ceinture gymnastique de nos pompiers. Les aristocrates mettent une autre ceinture dont les extrémités tombent sur les côtés, ce qui les fait ressembler à desécuyers du moyen âgé. Le tarbouck constitue leur coiffure; La caserne est fort malpropre. A voir les escaliers et les chambres couverts de poussière, de débiis de paillé et autres, on dirait qu’un déménagement vient d’avoir
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