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vent confesser s’ils ne sont pas mariés. Un évêque syrien marié avait présenté M. de Saint-Seine à sa femme. ; Au Caire, il y avait deux dépôts de bibles anglo-arabes, l’un à l ’entrée du Mouski, l ’autre rue Neuve, après la poste européenne. Ici, près de l’hôtel, il y a un dépôt de bibles anglo-hébraïques. Les Anglais dépensent beaucoup d’argent pour convertir quelques malheureux juifs ctont ils assurent le sort. Les juifs se vendent fort cher. Le P. Valerga, italien, étant en voyage, est remplacé par l’abbé Quevauviliers,: son grand vicaire. Il y a ici des milliers de moines italiens et espagnols et des nuées de moines grecs; ces derniers vivent avec leurs femmes. Au total, on trouve à peine deux ou trois prêtres français. Les juifs tiennent à mourir à Jérusalem pour sè faire enterrer dans la-vallée de Josaphat; je crois même qu’ils payent leur rabbin pour :cela. En général, les juifs de Jérusalem portent un chapeau de feutre noir, à grands bords, et une espèce de robe de Chambre. De leurs tempes pend, de chaque côté, une mèche de cheveux très- longue. Ils ont le teint très-blanc, mais leur costume leur donne l’air de grands imbéciles. Ils exercent toutes les professions manuelles. A Jérusalem comme à Jaffa, on demande peu de baschich; cela vous étonne quand vous sortez d’Egypte. Il n’y a des pauvres qu’aux environs du Saint-Sépulcre; là, par exemplè, ils sont très-importuns, ils se placent constamment devant vous, vous regardent avec des yeux suppliants en vous tendant la main. Jérusalem ne vit que des aumônes de l’Europe, il n’y a ni commerce ni industrie. 10 ju ille t . . Ce matin, j ’ai pris un purgatif qui m’a fait du bien. J ’ai mis des ventouses sèches à la partie antérieure de ma poitrine. J ’avais quatre-vingt huit pulsations. J ’étais . agité, faible. Je suis resté au lit jusqu’à deux heures de l’après-midi. Dans la matinée et jusqu’au soir, je me suis nourri de thé léger. Le soir, j ’ai dîné un peu trop pour mon état. J ’avais de la fièvre, mes jambes ne me soutenaient plus. Un Anglais, qui habite l’hôtel Mont-Sion, chez madame Simon, a fait une excursion. Il y a trois jours, il couchait à Jéricho, sous la tente. Il s’est baigné dans la mer Morte, il ne pouvait s’y enfoncer malgré tous ses efforts; il dit qu’il en est sorti comme huilé. I l parait que 1 eau est tellement chargée de sels, qu’elle donne cette sensation. 11 s’est baigné aussi dans le Jourdain, dont les rives sont magnifiques; il paraît que ce fleuve n est qu un torrent de cinquante à soixante pieds de large. Il y a peu de temps, un Américain a été entraîné par le courant, et son cadavre n’a pu être retrouvé. Je ne sais si on a fait de grandes recherches et si on a puni les conducteurs. Qui peut assurer qu’il n’a pas été assassiné ? H ju ille t . A une heure, cette nuit, je me réveille. J ’ai des rêves, je me remue sans cesse dans mon lit; quatre-vingt douze pulsations. J ’ai la tête lourde et je saigne un peu du nez ; cela me soulage. Je vois l ’avantage qu il y aurait a faire


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