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une livre sterling; je croyais que c’était seulement une demi-livre. Autrefois, on ne pouvait même pas regarder la mosquée sans être insulté. Les gardes de ce lieu étaient et sont encore des noirs nubiens, qui auraient impitoya blement mis à mort quiconque aurait tenté de s’y introduire. Il parait que ce matin, le fils du cheik de la mosquée leur avait,donné du haschisch et on les avait éloignés du lieu par lequel nous devions entrer. Du reste, nous avons des cawas du consulat anglais et français et des hommes de la zaphté, qui les auraient battus s’ils avaient osé nous insulter. Nous nous sommes rendus à la mosquée, en grande cérémonie et précédés de trois cawas qui tapaient la terre de leurs cannes. On pénètre dans la mosquée par une vaste cour qui offre un grand intérêt. En effet, le sol de la cour a été égalisé; c’était le montMor... qui se terminait par une roche. Dans plusieurs endroits, la roche est encore à nu; on aperçoit de là, le mont des Oliviers qui est à l’Est. Avant de monter les marches qui conduisent à la cour proprement dite de la mosquée, nous prenons des chaussons. Au milieu de cette deuxième cour, devant la mosquée, il y a deux réservoirs d’eau. A l’est, une sorte de coupole, aumilieu de laquelle est suspendue une chaîne dont il ne reste plus que peu d’anneaux. C’est le dôme du Jugement, c’est là que David rendait ses jugements. En prêtant serment, les témoins devaient tenir un anneau de la chaîne, et 1 anneau se détachait et demeurait dans leur main,-s ils mentaient ou s’ils n’étaient pas décidés à dire la vérité (M. de Barrère). • L’extérieur de la mosquée est fort beau et fort imposant; quatre portes sont placées aux quatre points cardinaux. La lumière arrive dans l’intérieur par de petits trous garnis de-verres colorés et ménagés dans des lames de plâtre, percées d’une façon fort originale. La lumière tamisée dans ces petits trous produit un fort, bel effet. Il règne dans la mosquée un demi-jour qui ajoute encore à l’émotion que l ’on éprouve en entrant. L intérieur comprend, autant que je p u i s me le rappeler, trois enceintes, Entre la première et la troisième existe un couloir qui fait le tour de la partie la plus importante, qui contient l’Aire sacrée. Dans la deuxième enceinte, il y a un trou par lequel on peut passer la main pour sentir l’empreinte du pied de Mahomet. L’aire sacrée est une calotte de rochers, inégale et faisant une saillie assez considérable. Autrefois, à côté de chaque aire,-se trouvait une citerne dans laquelle les ouvriers allaient puiser de l ’eau pour se désaltérei. Sur le côté est du rocher, se voient les empreintes de l ’ange Gabriel. Quand Mahomet s’enleva dans le ciel, le rocher voulut le suivre et Gabriel dut le retenir avec ses doigts. Sur l’un des côtés de l’aire, je remarque l ’étendard du prophète et celui d’Omar, Nous pénétrons sous la roche dans une cavité assez vaste où ont prié différents saints dont les nomsm’échappent. Pour les musulmans, ce rocher est suspendu en l ’air. Au moment du départ de Mahomet, quand l’ange Gabriel l’arrêta, il s’était déjà élevé à une certaine hauteur et il est toujours-resté à la même place. Au pour


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