sage, s'e voit un trou tellement étroit qu’il faut se mettre à quatre pattés pour aller plus loin. Il fait déjà bien chaud dans la salle où je suis ; que vais-je devenir dans le four proprement dit! J ’hésite un instant, puis je me mets en position ; j ’allonge un peu la tête, mais la chaleur est trop forte; j ’hésite encore; enfin m’y voilà. Je pénètre dans un long couloir de chaque côté duquel sont quatre fours superposés ; il est éclairé par de petits trous percés à la voûte, qui laissent passer l’air et la lumière. Le sol est divisé en quatre espaces, limités par des renflements en térre. Chacun de ces'espacés est garni de nattes : si les petits poulets s’échappent, ils ne peuvent franchir ces élévations de terre qui s’élèvent à dix centimètres au-dessus du sol propre. Dans le mur, de distance en distance, sont creusées des niches où les Arabes déposent leurs affaires ; il y a aussi des trous en forme de nid qui reçoivent les lampes. Chaque four s’ouvre dans le couloir par deux orifices, 1 un supérieur, l’autre inférieur; le premier est assez grand pour livrer passage à un homme, le second ne pourrait être franchi que par un enfant. Châquè orifice correspond A un four particulier, car je l’ai déjà! dit, chaque four est, en réalité, formé de. deux fours, un supérieur, 1 autre inférieur. Le supérieur reçoit l’air èt la lumière par une ouverture fort étroite pratiquée à la voûte ; l ’inférieur communique avec l ’autre par un trou qui sert à passer d’une cavité dans l ’autre, ainsi que je 1 ai vu faire. Ce trou est garni d’un rebord pour empêcher les oeufs de tomber. Du reste, on peut empêcher la communication au moyen d’un paillasson, quand ou le juge nécessaire. Le sol des fours est couvert de paille pour garantir les oeufs. Des femmes payées ad hoc, parcourent les villages poui faire les achats ; elles payent les oeufs à raison de sept oeufs pour vingt paras, elles les apportent aux couvcurs qui les refusent s’ils sont âgés de plus de cinq jours. Quand ils en ont une quantité suffisante, quatre mille au moins, six mille au plus, ils les placent sur la paille qui recouvre le four inférieur, puis ils font brûler de la paille hachée dans une sorte de gouttière placée sur le devant du four supérieur. Cette paille, hachée et à l’abri des courants d’air, brûle lentement et se carbonise sans produire de flamme. On renouvelle la paille plusieurs fois, trois fois, je crois, chaque jour. J ’ai vu un Arabe, couvert seulement d’un caleçon, pénétrer dans le four supérieur, puis descendre dans le four inférieur pour retourner les oeufs. On les laisse ainsi dix jours dans le four inférieur, en ayant bien soin d’entretenir la paille qui brûle; après dix jours,: le feu est éteint, et les oeufs demeurent à leur place, pendant quatre jours encore; la température se conserve assez élevée. Enfin, les oeufs sont transportés dans le four supérieur, qui n est pas chauffé, mais qui est assez chaud; là, ils restent vingt- deux jours. Ainsi, je me résume : 1° OEufs âgés au plus de cinq jours ; 2° Dans le four inférieur : quatorze jours; 5° Dans le four supérieur : vingt-deux jours. Quand les oeufs sont dans le compartiment inférieur, la gueule du four est fermée avec un tampon de chanvre.
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