Je vais avec M. Dikson visiter les plantations de cannes à sucre. Elles sont fort près de l’usine et de chaque côté d’un petit canal à ciel ouvert qui conduit les eaux dans les champs. Aujourd’hui, '18 mai, les cannes s’élèvent de quinze centimètres au-dessus du sol. Pour planter les cannes, on prend des tiges que l ’on couche dans la terre à deux pouces environ de la superficie du sol, et une petite canne pousse au niveau de chaque oeil de la tige. Les cannes sont couchées en long et avec ordre. Les champs sont toujours en contact avec l’eau des conduits, mais ils ne sont jamais inondés. Il faut neuf mois pour que la canne à sucre soit bonne à couper. En général, on fait chaque année de nouvelles plantations, mais ôn pourrait se borner à couper à fleur de terre et on aurait une deuxième pousse l’année suivante. Pour féconder la terre, on se sert du fumier de pigeon. Il y a près d’ici cent pigeonniers qui contiennent deux ou trois mille sujets. La canne, plantée en avril, est bonne à couper en janvier. En visitant les champs, je remarque que les poteaux du télégraphe électrique ne sont point disposés comme en France. Ils sont entourés par un petit mur circulaire en terre, haut de quatre pieds environ et assez éloigné du poteau, qu’il protège contre les animaux, boeufs et autres. M. Dikson me conduit à un moulin arabe. Ce moulin est mû par un cheval que pourchasse un jeune enfant; il est formé de deux pierres superposées ; les pierres seules sont mobiles. 11 n’offre rien de très-remarquable. Quant au vieux meunier, il a l ’index de la main droite coupé. Il prétend que dans son enfance, il a été pique par un-serpent et que pour éviter des accidents plus graves ses parents ont abattu le doigt. Ce récit sent la fable. A chaque instant, on observe en Égypte des mutilations semblables ; j’ai vu des gens qui avaient le pouce coupe ; d’autres étaient éborgnés, un autre avait le pouce tout luxé- tout cela pour éviter la conscription, car le fellah a horreur du service militaire. Il paraît cependant qu’il ne manque pas de bravoure quand il est bien commandé. . J ’ai visité, le 6 juin, la fabrique de Roda, j y ai vu M. Lambert, ingénieur français, établi dans le pays depuis deux ans. Les détails que je pourrais donner encore ressemblent trop à ceux que je viens d’exposer, pour que je veuille les faire connaître. Même disposition, mêmes procédés. 2° FOURS A OEUFS DE GIGET. 2 5 a v r il 1 8 6 2 . Je vais visiter les fours à oeufs qui sont dans la partie nord de Girget, à l ’extrémité du village. On entre d’abord dans une petite cour, puis dans une pièce'couverte de paille et qui contient les Arabes, couleurs. Dans le fond de cet appartement, j ’aperçois une porte si basse qu’on ne peut y passer qu’en se baissant beaucoup. Je la traverse cependant et je me trouve dans une salle voûtée, élevée de sept pieds au-dessus du sol. Tout à côté, il y a une chambre destinée à mettre des poulets. Vis-à-vis de la porte basse qui m’a donné pas
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