Elle n’a pas d’appétit. Son neveu l ’Algérien dit que ce soir, elle aura une grosseur à l’aine droite-, tout le corps lui fait mal; vu son âge, elle n’a plus ses règles ; cent douze pulsations. Cette femme couche dans un appartement formé par des roseaux et sur un sol que l’eau couvre pendant l ’hiver. Elle est dans les plus mauvaises conditions possibles. Aujourd’hui je vois, vers dix heures du matin, la belle- soeur de Zenab Kourdonan. Elle est toujours couchée sur un mauvais matelas placé sur une natte qui repose sur le sol. Elle me raconte qu’elle souffre d’une manière continue. Cette nuit, elle n’a pu dormir ; depuis hier, la tête et tous les os du corps lui font mal. Elle assure qu’elle éprouve une douleur qui part de l ’aine droite, qui suit la face interne de la cuisse et de la jambe et se continue jusqu’au pied droit. Son neveu m’affirme qu’hier, elle n’avait pas de grosseur à l ’aine, mais il me dit qu’elle prétend avoir une sorte de durillon ou plutôt de grosseur dure à l ’aine droite. Peu après je me suis assuré que c’était une erreur. Ce matin cent vingt pulsations. Il paraît qu’il y a trois jours, soit deux jours avant l ’invasion de la maladie, elle avait des vomissements et des maux de tète, phénomènes qui annoncent toujours la maladie. Il paraît, d’après ce que me dit son neveu l'Algérien, que ces vomissepients se présentent, le plus souvent, avant l’apparition de l ’éléphantiasis. Depuis quatre jours, cette femme avait des éblouissements, des'étourdissements ; ainsi, elle est tombée à terre, avant-hier, mais sans perdre connaissance, elle croyait s’enfoncer dans la terre; il paraît que ce phénomène arrive parfois. Cette pauvre femme a grand’peine à se mouvoir ; elle souffre beaucoup quand elle fait le moindre mouvement, la jambe malade est lourde et difficile à déplacer. 5 mai. Etat actuel. — La cuisse droite est à l ’état normal ; la peau est saine et non rouge. Pas de trajet dur dans la direction dé la veine saphène ou du nerf saphène. La peau du genou est rouge, presque violacée, cette rougeur occupe toute la région rotulienne mais ne se continue pas dans le creux du jarret ni un peu au-dessus. Cette rougeur érvthémateuse occupe, sans interruption, toute la face interne, la face antérieure et la face externe de la jambe, ainsi que la face postérieure mais sans remonter jusqu’au creux du jarret. Elle s’étend aussi sur le cou-de-pied et la face supérieure du pied ; elle ne s’étend pas aux orteils. Dans les points affectés, la peau est rouge, presque violacée, tendue et luisante comme dans l ’érysipèle. Dans les endroits où elle est colorée, elle est très-douloureuse à la pression qui fait disparaître la rougeur momentanément. Les parties affectées sont dures, empâtées, je ne rechercherai pas si elles conservent l ’impression du doigt à cause de la grande douleur
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