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provient de la piqûre de la peau. Mais parfois on a la- sérosité parfaitement pure. Or si on presse l ’organe engorgé, la sérosité s’écoule facilement au dehors, et en partie du moins, la tumeur disparaît. Je ne crois pas qu’il se dépose de la graisse dans les parties malades. J ’ai demandé si on observait pareille maladie chez les animaux, on m’a dit que non; ce serait curieux à étudier. Du reste, on pourrait expérimenter en les nourris* sant exclusivement de poisson salé. J ai regretté de n’être pas resté assez de temps pour faire de pareilles expériences. La maladie paraît diminuer ou rester stationnaire quand on quitte Damiette. Toutefois Sourià, de Damiette, a été frappé d’éléphantiasis du scrotum pendant son séjour à Alexandrie. L ’éléphantiasis peut guérir complètement. Témoin la belle-mère de René, que je n’aurais pas crue, si elle ne m’avait montré la trace des hommous. Témoin la tante de René, qui s’est guéri la jambe gauche, et qui depuis s’est guéri la jambe droite. La belle-mère de René s’est guérie absolument ; la tante de René s’est guéri la jambe gauche, mais il lui reste une plaque assez marquée sur le dos du pied gauche. L’éléphantiasis pourrait être prévenu en modifiant la manière de vivre des gens de Damiette. Il y aurait à voir si l ’eau saumâtre qu’ils.boivent pendant quelques mois de l ’année n’a pas d’influence sur Ta production de la maladie. Toutefois c’est peu probable, puisque les au-= très villages boivent cette eau saumâtre et n’ont pas cette maladie^ Il faudrait élargir les rues, recommander aux gens* d éviter de coucher à terre. Peut-être même si les femmes sont plus malades, cela tient-il à ce que le plus souvent elles vivent renfermées chez elles, car à Damiette il n’y a absolument que les femmes de la basse classe qui sortent. On devrait défendre la vente des fruits verts et pourris. Je dois ajouter que les gens de Damiette paraissent avoir le goût perverti ; il paraît qu’ils mangent même les viandes gâtées ; ils ont un poulet frais, ils attendent qu’il soit avancé pour le manger. Le nettoyage des rues, l ’écoulement facile des eaux serait chose heureuse. On a dit que l ’impression du vent- du nord favorise le développement de la maladie ; à cela je répondrai que dans toute l ’Égypte le vent du nord souffle et de plus, que dans tous les villages autour de Damiette, le vent du nord souffle et qu’il n’y a pas de maladie. On me dit que le vent du nord soufflant sur les parties du corps découvertes amène la maladie : à cela je répondrai que les femmes ont de grands pantalons qui s’attachent au-dessus de la cheville, et que certainement leur costume est plus hygiénique que celui des dames, qui sont nues sous leurs jupons \ enfin les gens de Damiette sont habillés comme les gens des villages voisins. A Damiette, on se nourrit exclusivement de poisson sale a demi gâte et parfois gâté : c’est la nourriture exclusive des gens de la ville, nourriture peu coûteuse. Il paraîtrait que cette nourriture est spéciale à Da- fniette ; les gens de Mattanieh mangent du poisson frais ainsi que les gens de Lesleh.


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