Ces épines ressemblaient en petit à des pointes de hérisson. Dans d’autres endroits, l ’épiderme formait de véritables écailles. Je crois que la malpropreté joue un grand rôle dans la production de ces parties épidermiques, car je ne les ai observées que chez des gens fort sales. L ’irritation locale peut aussi contribuer à leur production. Je ne les ai remarquées qu’aux pieds. J ’ai vu des plaques éléphantiasiques à la plante des pieds ; dans ce cas, il y a relèvement en haut des orteils ■comme on le voit dans ce dessein que j ’ai fait à Damiette. Le malade, espèce de fou, assurait que le diable avait déterminé sa maladie. Le développement de l’oedème partiel parait être un phénomène spécial à Damiette, car j ’ai vu la belle-mère du consul de Perse à Damiette, qui avait le dos de la main énorme. Je dois dire ici quelques mots sur la marche de la maladie. Cette marche est irrégulière et intermittente, mais non à des périodes fixes. Peut-être que si les malades s’étudiaient mieux, aurions-nous la clef des intermittences des accidents aigus. Mais malheureusement ce n est pas le cas. Jamais aucun malade n’a pu me dire d’une manière précise à quels intervalles les accidents 3e présentaient. Toutefois je crois avoir reconnu des variétés d’intermittence dans la période aiguë, dans la période chronique. La tante de René me disait, ainsi que René, que tous les quatre ou cinq jours, elle avait de nouveau de la fièvre, de l ’inappétencé. Voilà l ’intermittence à la période aiguë. D’autre part, tous les malades dont la maladie devient chronique assurent que tous les quinze jours, tous les mois, tous les deux à trois mois, ils ont une nouvelle poussée inflammatoire. Voilà pour l ’intermittence de la période chronique. • Peut-être pour cette intermittence de la période chronique n’y a-t-il pas de règles, et cela dépend-il des excès ■des malades, de leur nourriture, etc., etc. Le fait dominant, c’est qu’un individu que l’on voit affecté d’éléphantiasis chronique n’est pas arrivé d’emblée à cet état ; il a eu d’abord la maladie à l ’état aigu, il a eu des intermittences d’accidents à la période aiguë; puis la maladie devenue chronique, il a eu des intexmit- ■tences d’accidents subaigus et peut-être aigus de la période chronique. Ce fait domine tous les autres, il est réel et constant. Dans l ’éléphantiasis des jambes, le mal paraît progresser, mais il paraîtrait qu’il y a des périodes après lesquelles le mal n’augmente plus. Je dis il paraîtrait. Quant au scrotum, il peut acquérir un développement effrayant, et la tumeur scrotale atteindre le sol. Il faut dire que la déclivité des parties aide à la production de la tumeur. Dans l’Éléphantiasis du scrotum, la peau s’étire , et l ’on voit les orifices des poils s’écarter énormément. C’est ce que j ’ai bien fait voir sur l’homme attaché au cadi de Damiette (pl. V). D’une manière générale, ce sont les parties déclives
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