Un des phénomènes marquants de la lèpre, c’est l ’insensibilité des parties affectées; or rien de.semblable dansl’éléphantiasis. Toutefois chez l ’homme, de Damiette employé chez le cadi, il y avait insensibilité de la partie inférieure de la tumeur. Mais je crois me rappeler n’avoir observé ce phénomène qu’une seule fois. J ’aurais à revoir mes notes. Jamais l ’éléphantiasis n’affecte la face, n’amène la chute totale ou partielle du nez, la chute des autres parties affectées ; ainsi les jambes, le scrotum ne tombent pas en gangrène. Dans ta lèpre, les phalanges tombent et aux pieds et aux mains. Dans l ’éléphantiasis, ces parties restent saines. Tandis que dans la lèpre, il y a des ulcérations indolentes, dans l’éléphantiasis rien de semblable. J ’ai vu une fois seulement chez l’homme de Damiette, employé chez le cadi, une ulcération placée à la partie inférieure de la tumeur, d’où s’écoutait la sérosité. L ’éléphantiasis ne paraît pas affecter les facultés intellectuelles, ainsi que j ’ai pu le voir chez les gens que j ’ai étudiés. Au contraire, les trois lépreux étudiés à Damiette, étaient incapables de donner un renseignement précis et de quelque valeur. Aucun n’a pu dire depuis quand il était malade comment il était devenu malade. L’éléphantiasis amène dans une période d’acuïté, un oedème aigu; la peau lisse, saine, est tendue, luisante, sans ■ tubercules ; la sérosité qui distend les tissus sous- cutanés, chemine aisément entre les mailles du derme, quand on exerce la pression sur la peau ; plus tard, l ’oedème devient dur. Eh bien, dans la lèpre il y h formation des tubercules primitivement durs. Les deux maladies offrent un point de ressemblance ; l ’éloignement des lieux où la maladie s’est produite, améliore l ’état des malades ; mais cela existe aussi pour les fièvres intermittentes, pour la syphilis, et on pourrait le dire, pour toutes .les maladies. Un fait curieux, c’est que l ’éléphantiasis des jambes paraît plus fréquent chez la femme que chez l’homme. D’autre part, chez la femme également, elle atteint de plus grandes proportions; ainsi, chez les femmes que j ’ai vues, les jambes formaient une sorte de bourrelet sur les chevilles (pl. XV, fig. 1 ¿5 ). Cela peut tenir au tempérament plus lymphatique de la femme, à ce qu’elle se nourrit moins bien que l ’homme et qu’elle n’a pas le droit de se saigner autant que lui; ainsi, vu son état d’infériorité, elle doit travailler aussitôt qu’elle va un peu mieux. Quelques faits principaux pourront être indiqués. Ainsi la maladie ne survient jamais avant l’âge adulte, Pourquoi respecte-t-elle l’enfance? Je l ’ignore. Elle se présente certainement plus souvent aux jambes chez les femmes que chez les hommes. Quant au scrotum, elle s’v présente assez souvent; mais tout me ferait croire aussi qu’elle est plus fréquente aux grandes lèvres de la femme qu’au scrotum ; car le mari de la sage-femme, médecin en second de Damiette, m’a affirmé qu’un grand nombre de femmes avaient des grandes lèvres énormes. On m’a même dit que l ’ensemble des organes génitaux extérieurs de beaucoup de femmes,
27f 30-1
To see the actual publication please follow the link above