ses oncles, ni ses tantes, n’étaient lépreux. Son père n’a pas eu la maladie, il vit encore et se porte très-bien. Sa mère était lépreuse. Elle est morte il y a dix ans de la lèpre. Elle n’a ni frère, ni soeur ; mais sa mère avant de la mettre au monde, a eu deux enfants qui sont morts. On lui a dit que sa mère avait déjà eu quelques accidents (on a pu voir depuis que c’était la lèpre) quand elle devint enceinte d’elle. Auparavant, elle m’avait dit que ces accidents n’étaient arrivés que pendant la grossesse, puis elle m’a donné cette deuxième version. Quoi qu’il en soit, elle raconte que sa mère s’étant querellée avec son mari, s’enfuit à Gaza ; l ’époux alla la chercher et ils se disputèrent encore. Bientôt sa mère vit des boutons apparaître sur son corps, elle alla immédiatement à Tibériade pour prendre des bains. Son mari s’étant aperçu qu’elle était lépreuse, la garda quatre années renfermée dans une chambre; puis la malade quitta Ramalah pour venir à Jérusalem, où elle mourut au bout de quatre ans. Ainsi, la maladie a duré huit ans. Il paraît que la mère d’Anné avait perdu la voix et les doigts. Anné Nasar est malade depuis huit ans. Après sa naissance, elle a été nourrie quarante-jours par sa mère, puis son père ayant vu que sa femme était lépreuse, la confia à une autre nourrice. Au début de la maladie, Anné dit avoir eu de la fièvre, de grandes douleurs dans tous les os. Il lui est venu des tubercules à la face, puis aux bras et aux pieds. Les premiers tubercules ont envahi d’abord les sourcils ; il paraît que jamais la maladie n’a été plus forte que maintenant. Les douleurs des os ont cessé, assure-t-elle, quand les boutons sont venus. Depuis ces premiers accidents, elle a tantôt une fois, tantôt trois et quatre fois par an, de la fièvre et de nouveaux boutons apparaissent. Elle a eu des boutons qui ont fourni de la matière jaune, puis ces boutons ont disparu. Chose à noter, Anné n’a rien aux pieds et aux mains. Elle accuse des douleurs spontanées à la tête : elle souffre des os plus la nuit que le jour. Si elle marche beaucoup, elle souffre des reins et des genoux. Elle a la voix éteinte, on l’entend avec peine. Elle avale difficilement et ne peut manger de gros aliments. Toutefois la déglutition n’est pas toujours aussi difficile et aussi pénible. Gomme la femme que j ’interrogeais ce matin, elle me dit qu’elle souffre beaucoup pendant les trois mois de printemps. Elle souffre aussi l’été ; l ’hiver, elle souffre peu quand il pleut. Elle éprouve de la douleur quand on presse sur les os de tout le corps. Les gencives lui font beaucoup de mal, elle a une gingivite chronique, les dents de devant sont déchaussées presque complètement. Elle a de l’opacité à la cornée droite ; de temps en temps elle voit fort mal, ; elle a parfois mal au yeux. Elle digère mal; cependant elle prétend qu’elle va régulièrement à la selle. Il y a tin mois et demi, elle a eu son dernier accès de
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