fièvre, il paraît qu’à ce momént, la figure était fort rouge. Cette femme m assure que d’ordinaire la malàdie suit la marche suivante : Il survient de la fièvre, pqis la rougeur paraît aux endroits où il y aura des tubercules. Depuis deux ans, Anné parle avec une grande difficulté, cette aphonie est venue peu à peu ; parfois, dit-elle, on ne peut l ’entendre du lout. Anné me raconte que quelquefois son père vient la voir à Jérusalem, il habite alors dans le village des lépreux ; il couche dans la même pièce qu’elle (à un mètre environ). Il lui prépare ses aliments mais il ne mange pas avec Anné. — J ’ai ouï dire ici que la maladie pouvait se gagner entre, gens mangeant ensemble, — Ici un mot : J ’ai entendu les lépreux me dire qu’ils croient leur maladie contagieuse dans leur village, mais .non à Jérusalem. J ’interroge Anné à ce sujet : elle me dit que la maladie ne peut se communiquer dans un pays où il y a eu tant de prophètes ; j ’avoue que cette explication ne me contente pas, mais je ne puis obtenir davantage. Comme preuve que les aliments préparés par les lépreux ne communiquent pas la lèpre, Anné me dit que quand elle fait du pain pour elle, si par hasard elle en fait trop et qu’elle reçoive la visite de sa tante et de ses cousins et cousines, ceux-ci mangent le surplus du pain qu’elle avait préparé. Il paraît que les lépreux ont un four exclusivement destiné à leur usage. Comme fait de non-contagion, elle me conte qu’une femme saine, de Bethsamé, s’était mariée avec un lépreux de Jérusalem . Ils dormaient ensemble, mangeaient ensemble, couchaient ensemble. Ce lépreux avait la variété de la maladie caractérisée par les mains crispées. Cette femme devait avoir des rapports sexuels avec son. mari, mais elle n’a pas eu d’enfants. Le lépreux étant mort de sa maladie, la veuve inconsolable ne put lui survivre et mourut aussi ; cette histoire d’amour exagéré pour un,lépreux me parait chargée (j’ai su depuis que la fin de l’histoire n’était pas vraie). Du reste, les lépreux ont intérêt à faire croire que leur maladie ne peut se communiquer ; car ils souffrent de l’isolement auquel on les condamne. — Quand on suppose un homme ou une femme frappé de la lèpre, on le chasse du village comme un être venimeux. Je me rappelle qu’une lépreuse m’a raconté l ’histoire d’une malade qui, ayant voulu revenir habiter dans son village, fut tuée par son propre fils, qui ne put la souffrir auprès de lui. Une femme, qui devient lépreuse est divorcée immédiatement, mais les femmes d’un lépreux lui appartiennent toujours et elles ne peuvent se remarier sans sa permission ; cependant le mari lépreux ne peut forcer sa femme à le recevoir. Les lépreux vont de temps en temps, chercher des aliments dans leur village natal; ils,y restent deux à trois jours, puis ils reviennent. Parfois leurs parents les visitent. Anné me dit que les lépreux ne peuvent avoir d’enfants. Elle avait ses règles autrefois, maintenant elle ne les a plus. Elle avait aussi beaucoup de cheveux, mais elle en a perdu une grande quantité ;: il lui en reste encore assez. État actuel. — Anné. a une figure type de la lèpre,
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