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Sa petite fille qu’elle me montre est une fort jolie brune à figure ravissante-, aussi bien formée que possible, elle est gentille et se porte parfaitement ; elle s’appelle Ilassamié. Ambdé a la figure ridée, la peau de couleur ordinaire mais sale. Elle présente sur le front un signe de tatouage, même chose sur les deux lèvres. Elle a des cheveux. Son nez est un peu dévié à droite ; à l’union avec le lobule, il est un peu écrasé ; l’aile gauche présente deux échancrures ; la pointe de la base de l ’aile du nez paraît un peu relevée. Je crois me rappeler qu’elle m’a dit avoir eu un bouton de lèpre à la face interne de l ’aile gauche du nez. Elle parle du nez. Elle a la moitié gauche de la lèvre fendue, mais elle me dit que cela date de son enfance, elle avait fait une chute. C’est bizarre parce que ça correspond à la cicatrice de l ’aile gauche du nez. Elle a de beaux sourcils et de beaux cils, sa figure est régulière si on en excepte le nez. Rien sur le visage de cette femme n’indique une lépreuse. Elle n’a ni le teint des lépreux, ni un seul tubercule. Sur un pied, elle me montre des traces rougeâtres mais sans importance ; du reste, ses pieds sont horriblement sales et l’on ne peut rien y voir. Sur la malléole externe du pied gauche, elle a un petit ulcère indolent, noirâtre, résultant du frottement de la bottine de cuir. Elle a tout le corps sensible; riën aux arcades sourci lières, je la pique partout, partout elle sent. Elle me dit qu’on peut vivre avec les lépreux; dormir avec les lépreux, coucher avec .les lépreux sans devenir lépreux. A ce sujet, elle me dit qu’une femme saine avait épousé un lépreux avec lequel elle a vécu cinq années. Après la mort de son mari, elle est revenue dans son village, et jamais elle n’a eu la lèpre. Cette femme habite maintenant Bedsafafa, près de Saint-Jean du Désert. Ambdé affirme n’avoir jamais eu la vérole. Ses regards indiquent un peu de vivacité. Comme je l’ai dit, elle parle du nez. J ’examine son palais, il est en parfait état, ainsi que la bouche et l ’isthme du gosier. La lèvre inférieure est un peu saillante. L ’ayant interrogée de nouveau, elle me dit que la première fois qu’elle a été malade, c’est à la suite d’une frayeur. Elle a eu des douleurs aux mains et, non aux reins et aux genoux ; elle a eu de la fièvre, elle a sué ; les douleurs sont venues ensuite. Depuis, elle n’a plus eu ni douleurs, ni fièvre. La première fois qu’elle a été malade, elle a eu un bouton en dehors du nez et alors son nez qui était fort joli s’est déformé. Pour moi, cette femme n’est pas lépreuse; car elle n’a aucun des caractères de la maladie*


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