Comme moyens locaux : J ’ai employé le sparadrap. Il fait plus de mal que de bien, car il empêche l’évaporation de la sérosité du pus. Il active cette sécrétion morbide et le pus ne pouvant s’écouler au dehors creuse la plaie et s’amasse avec une tension d’autant plus pénible que le sparadrap ramollit les lèvres de la plaie qui est douée d’une sensibilité exquise. Les emplâtres doivent donc être rejetés. Les cautérisations avec le nitrate d’argent ne m’ont donné aucun résultat. Un instant, la suppuration paraît s’arrêter, mais bientôt elle recommence. Le baume d’Arnauld paraissait d’abord promettre quelques bons effets ; la plaie se séchait momentanément, mais bientôt le pus reparaissait. J ’ai essayé les grands bains répétés d’eau tiède ; ils ont eu pour résultat de donner aux plaies une sensibilité exquise et telle qu’elle amène des douleurs atroces. Ils font tomber toutes les croûtes, mais en se reformant celles-ci occasionnent de grandes douleurs. La poudre de riz me faisait du bien, mais ne me guérissait pas. Quelques personnes appliquent sur la peau du Henné substance astringente. Le meilleur calmant, je le répète, c’est l ’eau froide. Comme j ’éprouvais ces accidents pendant les grandes chaleurs de l ’été, je projetais sur mon corps, plusieurs fois dans la journée de l’eau à la température ordinaire. Les Arabes recommandent de se frotter le corps avec une pastèque. Celle-ci doit produire le même effet que les lotions d’eau froide, car la pulpe de la pastèque forme une sorte de cataplasme. D’autres se frottent le 'corps avec le limon du Nil ; c’est encore une lotion froide. La tension de la peau infiltrée dans les boutons du Nil est horrible. L’élévation des membres affectés est une chose éxcel- lente, mais elle ne fait que soulager et dégager l’organe malade. Mais comme par ce moyen, les douleurs spontanées cessent ou tout au moins diminuent, je le conseille quand le mal siège aux jambes. Le séjour prolongé des pieds dans l’eau froide, a amené la diminution des ulcères et leur demi-guérison momentanée, mais alors ma tête s’est congestionnée et j ’ai craint des accidents cérébraux. On serait assez porté à croire que si on écorche les pieds infiltrés, la cicatrisation ne se fait que difficilement. A Siount, j ’allais bien lorsqu’il m’est venu une écorchure à la peau, au niveaù des saillies péronières. Je crois que cela a commencé par une grosse pustule d Aché. Dans le trajet de Siount à Minieh, je ne pouvais plus mettre de bottineâ élastiques. J ’achetais des pantoufles et ayant ainsi le pied au large, je marchais parfaitement malgré mon mal. Ainsi à Boni-Souef, j ’ai pu faire plus d’une lieue après avoir trotté toute la journée. M. Rossin me dit que le furoncle du Nil vient plutôt chez les adultes ; il sévit chez les indigènes et chez les Européens.
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