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alors la croûte devient proéminente et forme une véritable écaille. Au début de la maladie, la sécrétion purulente est assez abondante pour empêcher la formation de la croûte ; plus tard, la croûte se forme, mais le pus est sécrété au-dessous, puis la croûte se détache et le pus ou la sérosité purulente chargée de sang, s’écoule au dehors. J ’ai pu noter que la formation de la croûte, au début de la maladie, était fort douloureuse, car ce n’est pas la croûte qui apparaît d’abord, il se fait auparavant une sécrétion qui se solidifie au fond de l’ulcère. Aussi, à ce moment, le point malade est déprimé; cette sécrétion plastique tirant en dedans la peau enflammée, on éprouve des douleurs violentes. Les douleurs tiennent réellement à cette cause, car on souffre peu avant la formation de la cicatrice, on souffre beaucoup quand elle est formée. On éprouve aussi de grandes douleurs quand la cicatrice est dure, parce qu’elle blesse la peau. La pommade au tannin agit en ramollissant la cicatrice et en la rendant dépressible. Souvent pendant qu’on a le bouton du Nil, on souffre des vaisseaux et des ganglions lymphatiques. J ’ai pu constater cela vingt fois ; les vaisseaux lymphatiques deviennent durs, douloureux et les ganglions s’enflamment, je n’ai jamais ouï dire qu’ils aient suppuré. J ’ai pu noter sur moi que les ganglions lymphatiques pouvaient devenir énormes ainsi que les vaisseaux lymphatiques. L ’adénite peut survenir spontanément comme je la i observé sur moi, ou bien elle a été provoquée par une cause irritante quelconque placée sur l ’ulcère. Dans le cas de bouton du Nil, je recommande d’examiner avec soin les ganglions, et pour peu qu’ils se tuméfient de faire des frictions mercurielles. J ’ai obtenu des frictions les meilleurs effets ; si les ganglions étaient douloureux,, il faudrait ajouter du laudanum afin de calmer les douleurs. Dans les cas de lymphangite, j ’ai observé sur moi des cordons noueux formés par les vaisseaux lymphatiques, mais sur les téguments je n’ai pu noter ni rougeur, ni bandelette rougeâtre. On peut affirmer que plus on a de boutons, moins on souffre. Quand l’affection est généralisée, elle est moins douloureuse que quand elle est localisée. Ainsi j ’ai remarqué que, lorsque j ’avais beaucoup de boutons, sept ou huit aux deux pieds, je marchais mieux que quand je n’en avais que trois ou quatre. Quand il ne m’en restait plus qu’un seul, je souffrais comme un damné ; j ’étais obligé de verser dessus du laudanum de Sydenham pur, cela diminuait un peu la douleur que j ’éprouvais. J ’ai observé plusieurs fois que je devenais plus malade quand les chaleurs étaient plus fortes. Un fait important dans la maladie, c’est qu’elle récidive sur place, après avoir été guérie. Tant que cette affection existe, la santé générale est excellente; si on était malade, on se sent mieux dès que les boutons surviennent. Ainsi l’apparition des boutons coïncide avec la disparition de la diarhée, d’accidents cérébraux, de la fièvre; aussi le vulgaire, dit-il,


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