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douloureux et plus tenace que le bouton spontané, parce qu’il a plus d’étendue et que l ’on continue à se gratter; la cause occasionnelle existe toujours. Il se manifeste par des pustules. Toutes les pustules qui se sont formées chez moi, à la face, n’ont pas suppuré ; elles ont existé quelques jours et déterminé une tension générale des parties avec chaleur et douleur. Quand les pustules siègent seulement à la face, elles y déterminent de grandes démangeaisons, une tuméfaction générale des parties, et elles donnent à la physionomie quelque chose de monstrueux. Ainsi dans la période d’invasion de la maladie, M. Jacquelet était réellement monstrueux ; on aurait dit qu’il avait la petite vérole. Un fait sur lequel il est important d’insister, c’est que toutes les pustules n’arrivent pas nécessairement à suppuration; j ’ai pu l’observer chez moi, pour les pustules que j ’ai eues à la face, à la tête, aux cuisses. Les signes caractéristiques de la maladie sont : la persistance, la ténacité, la production constante de liquides d’abord purulents ou sanguinolents suivant la marche; la sécrétion d’une sérosité purulente quand l’affection est devenue chronique; l ’oedème des parties environnantes, oedème qui existe partout où il y a de l ’érythème, mais qui est plus considérable au membre inférieur. Cet oedème joue un grand rôle dans la production de l ’ulcère du Nil, car il tend la peau qui devient .dépressi- ble sous le doigt; il en résulte des démangeaisons incommodes qui obligent à se gratter. Il existe tant que dure la maladie. Chez moi, il n’a totalement disparu que lorsque la guérison s’est faite. Cet oedème peut tenir à un état particulier du sang qui est appauvri et on l’observe chez ceux qui ont longtemps voyagé dans les pays chauds. Il tient aussi à l ’engorgement des vaisseaux et des ganglions lymphatiques, mais le plus souvent, il m’a paru essentiel. Chez moi, je ne l ’ai jamais observé qu’aux jambes et surtout aux pieds. Quand j ’ai eu des boutons à la face, aux paupières, au front, je n’ai pas eu d’oedème, mais il faut dire que dans le même temps, j ’avais des boutons dans d’autres parties du corps. Le pus qui est sécrété par l’ulcère du Nil est très-soli- difiable ; aussi se durcit-il sous la croûte qui recouvre l ’ulcère. Une des grandes causes de la douleur déterminée par le bouton du N il, c’est le fait suivant : tout autour de l ’ulcère, la peau est rouge, enflammée et très-douloureuse; or, la croûte étant dure et solide irrite la peau qui limite l ’ulcère, alors on éprouve de violentes douleurs qu’on ne peut faire cesser qu’en détachant la croûte. La formation du pus de l ’ulcère est aussi une grande cause de douleur ;' ce pus ne pouvant s’échapper au dehors et comprimant le fond de la plaie. Dans ce cas, on est soulagé si on soulève l’un des côtés de la croûte pour permettre l’écoulement du pus. Si on le laisse s’accumuler au-dessous de la croûte, comme il contient beaucoup de lymphe coagulable, il se dessèche et peut faire former une nouvelle croûte au-dessous de l ’ancienne,


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