CHAPITRE VIII BOUTON DU NIL 1 P R É L IM IN A I R E S Ce mot, « bouton du Nil, » est un mot générique qui s’applique à des affections cutanées ayant une origine commune : l’élévation de température et la grande sécheresse de l’air. On l’appelle bouton du Nil, parce que généralement cette maladie, ou plutôt l’une de ses formes, survient surtout au moment de la crue du Nil, c’est-à-dire vers le 15 juin. Du reste, en Egypte tout est rapporté au Nil ; on a presque un culte pour ce fleuve, dont les eaux sont un véritable bienfait et sans lequel le pays deviendrait un vaste désert. Cette maladie a d’ailleurs, un autre caractère qui la rapporte au Nil elle est d’autant plus intense et fréquente que l ’inondation est plus grande; mais cela se comprend sans peine : en effet, le Nil est d’autant plqs élevé que l’été est plus chaud et cette maladie a pour origine les grandes chaleurs. Pour les Arabes, le bouton serait une excellente chose qui préviendrait d’autres affections ; si on l’arrête, il surviendra une autre maladie. Comme on ne peut enrayer la marche des boutons, mais qu’on les fait rentrer brusquement, il est très-vrai qu’il peut survenir des accidents 1 Cette crainte est si grande que j ’ai vu des personnes absolument couvertes par le petit herpès du Nil et qui ne se traitaient pas. Cette éruption en effet, cette poussée à la peau est une espèce de dérivation. Je dois ajouter que tant que dure cette éruption cutanée, on n’est pas affecté d’autres maladies. Pour le gros bouton, c’est encore plus vrai ; car, lors de mon retour du haut Nil, c’est au moment où une diarrhée rebelle a cessé, que de gros boutons ont paru et sont devenus très-douloureux. On dit le climat de l’Égypte sain; je ne parlerai ici que du Caire, je crois ce climat sain peut-être pour les indigènes ; je dis « peut-être » parce qu’il faudrait pour affirmer absolument, suivre et observer pendant un certain temps quelques habitants, du pays. Quant aux Européens, j ’ai vu que tous ceux que le bouton du Nil n’a pas attaqués ont été atteints soit de diarrhée, soit d’accidents cérébraux. Rarement les Arabes m’ont paru avoir des coups de soleil, cependant, je les ai vus se plaindre de la tête. Lorsque je remontais le Nil, pendant les mois de février et de mars 1861, je voyais les médecins de ces h
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