I I I V I S I T E S AUX HAREMS X... Bey, le père, était marié quand il partit pour l ’Angleterre. Il avait eu un fils d’une Egyptienne, fils que j ’ai vu, qui est marié, et qui demeure près de la citadelle. En Angleterre, il prit une Anglaise qu’il amena en Ëgypte ; celle-ci exigea qu’il renvoyât sa première femme.. L’Anglaise lui donna huit enfants, et o » ’ mourut à la huitième couche ; de ces huit enfants, il lui reste un fils, que je connais, et trois filles. L’une d’elle est à marier. Une'autre, plus âgée, a divorcé d’avec son mari qui était fort méchant ; elle n’a jamais eu d’enfant. Comme elle parle français, elle a dit à madame de G... qu’elle voudrait épouser un Européen. Actuellement D... père a une troisième femme qui lui a été donnée par Saïd-Pacha ; il paraît la révérer beaucoup. Elle n’est cependant ni jeune, ni belle ; il l ’appelle la grande dame. X... exige que sa troisième femme traite ses filles avec beaucoup de douceur. Il a dit à madame G... que s’il perdait sa troisième femme, il en prendrait une quatrième. Il paraît que son harem est fort vaste. Il y règne une grande discipline, X... Bey est toujours servi le premier : quand il se lève, tout le monde se lève. Dans le harem, madame X..., madameB... et madame W... ont été conduites par D... père et ses deux fils. Chose rare, ces deux derniers voient la troisième femme du père, les soeurs de la première femme et les filles de la deuxième. Madame X ... a été reçue par la grande dame. Sakina était là avec d’autres chanteuses et une petite naine bouffonne. X... fils demandait que Sakina vînt chanter derrière les croisées afin que nous pussions l’entendre. Le père répondait impatienté que la fête était pour les dames du harem et non pour ces messieurs. Sakina a d’abord chanté. Madame X... lui demanda de danser; elle y consentit. Elle changea trois fois de costume dans la soirée; elle était mise avec la plus grande richesse et elle était couverte de diamants. Pendant la danse, elle faisait des mouvements de la plus grande indécence; les petites filles qui l’accompagnaient faisaient des cabrioles ; enfin, la petite naine, placée derrière elle, imitait tous ses gestes. Bientôt la nainelui mit la tête entre les jambes ; puis, d’après ce que me dit M. X... (il le tenait de sa femme), elle fit semblant d’exciter Sakina. Il paraît que c’était très-fort, car madame B... a détourné la tête avec dégoût. MadameX..., qui voulait tout voir, excitait la danseuse en lui disant : « Taïb ! taïb ! » ,X ... Bey trouvait cela fort joli, il excitait la danseuse et montrait ces indécences à ses filles. Le fils disait que c’était la première fois qu’il assistait à pareil spectacle ; j ’en doute. Dans le harem, danseuses et dames étaient absolument couvertes et ne montraient pas leur gorge comme les Levantines.
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