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et le billard demandent bien de l’effort. Tôt épuisée la bibliothèque. Les plus aimables humeurs s’aigrissent. Celles que la nature a faites atrabilaires vont s’exaspérant. Grinche chronique. Qu’est-ce que prennent les grands chefs!... Charitablement on se console en pensant au camarade détaché dans quelque petit poste du Grand Erg, où la touffeur se solidifie pour ainsi dire en une brume rousse faisant écran incandescent qui obscurcit la lumière en laissant passer la chaleur. Il est là, seul Français avec son ordonnance, et une fois par mois, sauf anicroche, arrivent le convoi et la poste. Mais la fraîcheur de l’oasis?... D’abord, Touggourt, comme le veut la sécurité, retranché sur une butte sablonneuse, se trouve, ainsi que le ’commande l’hygiène, tout à fait en dehors de sa forêt de palmiers. Les routes y conduisant sont chauffées à blanc sous l’ombre problématique de jeunes oliviers qui semblent s’acclimater, contrairement à la loi de leur habitat tout marilimé. Eu outre, une oasis, sachez-le, n’est pas plus fraîche qu’une buanderie. Enfin, particulièrement irriguée, celle-ci est paludéenne. L’eau amenée par les séguias pour baigner les racines des dattiers tandis que rôtit leur cimé, retombe ensuite dans des feggaras de niveau inférieur. Chargée du salpêtre qu’elle entraîne — cet arrosage est un dessalage— puis corrompue par la chaleur, c’est la ma-el-fessed« l’eau gâtée ». Le défaut de pente rendant très lent son écoulement, ces rigoles stagnantes engendrent des miasmes délétères. Même en hiver on ne voit pas sans appréhension, vers la fin du jour, s’élever la brume légère que pompe le soleil. Le matin aussi, l’eau se vaporise, pour une autre raison : c’est qu’elle jaillit à une température Y-j-26°) plus chaude que celle de l’air. Lorsque je me lève d’assez bonne heure, le puits souâ ma terrassé fume comme une énorme soupière. De deux maux choisissant le moindre, au bain turc on préfère la torréfaction. Une oasis ressemble à une autre oasis, un ksar est pareil à tous les ksour. Toujours renouvelé néanmoins le plaisir de la flâne dans l’un ou l’autre. Ici la ville surtout est amusante. Cela se doit entendre en jargon d’atelier, car la joie n’y règne point. Même l’animation du marché, très considérable, n’est guère qu’une rumeur, bourdonnement sourd, traversé par l e balek ! aigu crié sur le passage d’un chameau affolé. Ce moutonnement de laines rousses donne l’aspect, et aussi le fumet, d’un troupeau piétinant dans la poussière rouge. Les céréales sont la principale matière à négoce. Il y a les coins des peaux brutes et des cuirs ouvrés, ceux du tan, de l’huile, de la poterie, de la vannerie, des cordes d’alfa et de laine. Il y a celui, noir et poisseux, du galipot, celui, rutilant, des oranges. Il y a celui où, accroupis entre un réchaud de terre et une petite enclume, les couteliers, avec des gestes lents, forgent le mouss du nomade, lame assez affilée pour servir de rasoir, à poignée de corne et gaîne de bois recouvert en cuir rouge, une lanière pour l’attacher à la ceinture, une autre où pend la pierre à fusil noire ou verte. Il y a — horribile visu — le marché à la viande. Il y a, sur des lambeaux de tapis, les étalages de fripeSur la place à Touggourt Le Marché


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