« A l’Altesse généreuse et illustre placée sous la garde de Dieu (qu’il soit adoré et glorifie!), à sa Seigneurie le maréchal commandant en chef Alger et ses dépendances au nom du gouvernement français (que Dieu le fortifie et le maintienne sous sa protection; qu’il fertilise par une pluie féconde le parterre de ses pâturages. Amen!) « Que le salut ainsi que la miséricorde et la bénédiction de Dieu soient sur toi aussi longtemps que les astres accompliront leur révolution dans le firmament, ainsi que sur les fonctionnaires, caïds, ministres attachés à ton service, te suivant dans les cérémonies. « Après m’être intéressé à ta personne et à l’état de ta santé, que Dieu ait pour agréable, je porte à ta connaissance que je suis ton serviteur et ton fils. Or si le fils s’écarte de la bonne a oie, c est à son père de l’y ramener. Nous sommes les sujets d’Alger depuis les temps anciens. Je viens donc m abriter sous tes ailes et le drapeau de la nation française afin que lu aies pour moi do la bienveillance et me fasses atteindre en dignité et considération le rang de mes ancêtres et enfin que tu exauces.mes voeux de prospérité. « Pardonne mes fautes passées. Je me. place sous votre égide parce que vous êtes une nation généreuse et bienfaisante... Si toutefois, ô Sultan, on me reprochait les meurtres que j’ai commis, on aurait tort, parce, que. ce sont des événements qui se sont accomplis par la volonté de Dieu. C’est chez nous une habitude de faire traditionnelle. Car selon l’usage de nos aïeux, on ne devenait sultan de notre.contrée que par le meurtre. Tiens, je vais te raconter comment ils procédaient ». (Suit une énumération copieuse d’égorgements de frères et cousins, parmi lesquels il mentionne son propre enfant, encore à la mamelle,' victime de son prédécesseur). c C’est ainsi que je viens de;te l’exposer.! « Quand .je suis arrivé au pouvoir, les bavardages et mauvais propos ont circulé à tel point que nous étions à la veille de voir se produire de gravés désordres. Dès lors j’ai suivi les exemples de ma famille et à mon tour me suis fait justice par le sang. Si cela est advenu, c’est donc que Dieu l a voulu. Mais .aujourd’hui je mé repens ét je demande que tu sois bon pour moi et m’attaches à toi par tes bienfaits. En résumé, sache que je suis ton serviteur obéissant et ton enfant. « Rebi, 1271, Selman ben Ali ben Djellab :>. Document édifiant sur la mentalité des tyranneaux falots et féroces, s’intitulant sultans, que nous avons remplacés dans l’Oued-Rirh’. Les désirs qu’il exprimait étaient devancés : depuis huit jours notre drapeau flottait sur Touggourt. Pas tout à fait cependant comme il l’entendait, car le colonel Desvaux, du 3e spahis, commandant la colonne, avait substitué l’autorité de la France à celle de ce potentat. Ce semble que la population n’ait pas perdu au change. Rue à Touggourt
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