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Y i n AVANT-PROPOS la sincérité qu’il y apportera sont susceptibles d’engendrer une parcelle d’art. Ces lignes n’ont point pour objet une monographie de l’Algérie. Simples notes de route, qu’elles inspirent à des Français, à des amis de la France, le désir, moins de vérifier les sensations, très profondes, ressenties par l’auteur que d’en chercher de personnelles, qui peut-être seront autres, et leur but sera atteint. CHAPITRE PREMIER ALGER ET LE SADEL L’Algérie a le tort d’être désignée improprement. Expression qui n’est physiquement ni politiquement exacte. L’Afrique Mineure, seule connue dos anciens, ce fut l’Ifrylcia, puis la Mauritanie. Venus de l’Orient, les conquérants arabes la qualifièrent « Occident » et, selon ses trois divisions encore existantes : Maghreb-el-asm— le plus rapproché, — Maghreb-el-auslh — celui du milieu, — Maghreb-el-acsa — le plus éloigné. La médiocre ville romaine qu avait été Icosium ne fut longtemps qu’un port sans importance dépendant des princes do Tlemcen, cet Al-Djezaïr dont plus lard le hasard d’un assez bon mouillage fut pour la domination turque, puissance toute maritime, moins une capitale qu’une base. Aussi bien aurait-co pu être Bougie, plus considérable alors, dont la-rade est analogue. Nos pères, n’en tenant aucun compte, donnaient à tout le littoral, depuis Tripoli jusqu’à Ceuta, le nom générique de « pays barba- resques ». Cela fort justement, car le mot ne vient pas de « barbares » mais de « berbères ». Lorsque, pour venger l’insulte qui lui était faite, le drapeau fleurdelysé fut hissé sur la Kasba, nul ne prévoyait que, de coups de fusil en coups de sabre, ce beau fait d’armes engendrerait l’annexion d’un immense territoire. Il lui fallut un nom. Extension de la prise d Alger, il devint l’Algérie. Et cependant, la blanche cité mollement assise parmi les verdures luxuriantes et les éclatantes floraisons au flanc des collines de Mustapha, de la Bouzaréa, d’El-Biar, que baignent les flots bleus qu’a-t-elle de commun avec les terres désertiques, calcinées, farouches sur lesquelles, jusqu’aux plus avancés des postes sahariens: Ie3 Forts-Lallemand, Mac-Mahon, Polignac, Miribel, les oasis d’In-Salah, de Bou-Denib, do Ghadamès, du Touat, du Gourara, du Tafitet, flottent nos trois couleurs? Trois cents lieues de pays conquis pied à pied au prix de


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