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feux des nomades, loin, loin au fond du bled immense. Et on sent peser sur soi la tristesse infinie des soirs. Tout d’un coup des stridences de cuivre éclatent, des roulements vifs, pareils à une salve de mousqueterie : la retraite, sonnée par la clique des joyeux, ici comme partout remplaçant les garnisons normales, dont le sang coule à flots en Flandre, en Champagne, en Lorraine. Tous ces refrains connus ; l’immortelle « Casquette », la marche des zouaves « Pan! pan! FArbi les chacals sont par ici..., celle des tirailleurs: « Gentil turco, quand autour de ta boule Gomme un serpent s'enroule Le calicot Qui te sert de shako » cette autre : « Ce chic exquis Par les turcos acquis Ils le doivent à qui ? A Joseph Bourbaki... » à les entendre, remuant un magnifique passé de gloire, rythmant un sublime présent d’héroïsme, nos angoisses, nos espoirs passionnés m’étreignent à la gorge. Et bêtement je me mets à pleurer.


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