les mains », nonagénaire, il mourut en détention. Il y a encore les Khadrîya, les Khelouatîya, les Chadelîya et d’autres, Comportant plus de 300 zaouïas, quelque 2.000 mokkadems, et, au jugé, 200.000 khouans, affiliés plus ou moins dévots. La famille actuelle des marabouts Tedjanîy ne remonte qu’au début du siècle dernier. Mais leur chedjara, non sans solutions de continuité, les rattache à un saint du vui' de l’hégire. Cet ordre a exercé une autorité considérable, jusqu’au Sénégal. Il est fort diminué et sa ville sainte très déchue. La population vit uniquement du tissage des hurnous. Selon l’us arabe, les hommes ne font rien, sinon, j’imagine, leurs prières. Mais dans tous les misérables intérieurs se trouve le métier primitif : un cadre de bois avec un roseau horizontal pour maintenir la chaîne. Derrière, sur un lambeau de natte, une couple de paquets de chiffons assujettis par des broches et des agrafes d’argent et qu’animent à peine de grands yeux obscurs. Sans navette, de maigres doigts agiles lancent la trame qui ensuite est serrée au moyen d’un peigne de métal. À deux, il faut une semaine pour exécuter cette ample pièce qui sera gansée et le capuchon ajusté par un homme. L’aiguille ici est monopole du sexe dit fort. Ces burnous communs se vendent à Laghouat trente francs. Défalquez le prix de la laine — en ce moment plus d’un douro là toison — et du filage, le bénéfice du marchand : vous voyez ce que gagnent ces femmes. Les aumônes de la zaouïa pourvoient à l’indispensable.’ Au Sahara c’est peu de chose. Elle est riche. Cela ne paraît guère. Bâtiments en fort mauvais état, quelques morceaux intéressants noyés dans des plâtras délabrés, des cours poussiéreuses plutôt que sales, le soleil se chargeant de dessécher les immondices, le tout.clos de murailles farouches, quoique ruinées en maints endroits. Dans ces enceintes mornes sont nourris et instruits des enfants envoyés jusque du Maroc par les bienfaiteurs de la confrérie. Pépinière de tolbas. Ces jeunes hommes efféminés, les ongles teints au henné, les yeux agrandis de ko’heul,type équivoque fort goûté des femmes et à ce litre redouté dés maris, font du Coran leur étude à pèu près exclusive. Le savoir par coeur n’est pas petite affaire. Mais la mémoire est la faculté intellectuelle B si c’en est une — la plus développée chez les Arabes. Il y en a qui peuvent vous dégbiser 120.000 vers. Et c’est un art que la récitation du livre saint sur une mélopée procédant par eonsonnances imparfaites dans des modes bizarres, de caractère généralement mineur, avec des dissonnances étranges et de brusques sautes de l’aigu ou grave non sans charmé si la langue n’était aussi gutturale et l’accent aussi nasillard. Les mieux doués de ces étudiants y ajoutent la grammaire et la versification, quelques notions d’arithmétique, d’astronomie, de jurisprudence musulmane. Mais la matière essentielle ce sont les tefsara, ces commentaires du Livre, confus, touffus, diffus comme cela se doit attendre d’esprits enclins à la poésie et à l’éloquence autant qu’ils sont de philosophie sommaire. L’interprétation, a dit un de leurs docteurs, durera autant que durera l’islaUne ru e à Aïn-Madhi
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