CHAPITRE II A TRAVERS LA VIITIDJA Après l’erreur géographique, la confusion ethnologique. Tous nos sujets indigènes sont englobés sous l’étiquette arabe. Avec cependant la race conquérante n’a point cessé de cohabiter celle, autochtone, des Berbères dans ses deux grandes divisions : les Kabyles montagnards du Tell et les nomades de certaines régions désertiques. En outre l’histoire de ce pays — tandis que l’automobile file au long des routes ombragées de la grasse Mitidja, elle me revient en mémoire à l’état schématique — cette histoire tourmentée montre quelles couches successives ont formé l’agglomération des cinq millions d’âmes musulmanes qui le peuplent. Les Berbères sont-ils de souche cananéenne ? Sont ils venus d’Arabie, des siècles avant l’Islam, avec certain vague Ifricas? Sont-ils issus de ces Lybiens, ancêtres des Touareg, dont une tribu était celle des Afarik? Les documents anciens ne brillent généralement point par la clarté. Que dire des chroniqueurs arabes, leur imprécision congénitale aggravée de poésie et de grandiloquence ? En faveur de la dernière hypothèse on allègue que le temachek parlé par les grands pillards voilés de noir du Sahara et le Zouaouïa, idiome des laborieux paysans du Djur- jura, des Babors, ainsi que des pasteurs de l’Aurès, sont d’origine commune, aussi le langage des Marocains farouches du Rif et de ceux, pacifiques, de la Chaouïa. _ Tout ce qu’on peut dire des Berbères du Nord, c’est que trois siècles avant J,-C. dénommés Numides, ils constituaient deux grands groupements : la Massylie r t Tunisie et région de Constantino — et la Massélysie, s’étendant jusqu’à la Molocath, actuelle Moulouya. Le premier de leurs princes dont il soit fait mention est ce Navar ’Aës que Flaubert a habillé en héros romantique. Son fils Gula fut assez puissant pour tenir tête à Cartilage. On le sait, la Colonie
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