CHAPITRE XI I LE SUD-ORANAIS ET LES OASIS DU FIGUIG Au temps où, tout jeune officier, mon père avait, à Omn, j¡ris pied sur le sol africain, la ville comptait une douzaine de mille habitants, en majorité juifs d’origine espagnole ou orientale, comme la plupart de ceux d’Algérie. Actuellement la centaine de mille est dépassée. Le pourcentage Israélite est descendu à 10 %, les Zeraffa, Hanoussa, Adida, Sebba, Fassina, Mo- lina, Pereira, Bechâgia, Aboucaya, Haki-Biana, les Jaïs, Chich et Belaïch, les Saffar, Allouch et Salvator, Akoum et les Alban, les Timsitt et les Teboul, les Azoulay et les Valensi, voire Mar- dochée-Cahen-Aknine, qui, par la vertu du décret Crémieux, sont nos. concitoyens, se trouvant noyés dans les: Perez, Lopez, Sanchez, Fernandez, et Moralès, Pomarês, Olivarès, Jimenès, les Valeriola, Ëspinpsa, Çerveria, Gomila, les Saltano, Moro, Gasco, les Diaz, Sintès, Verdû, Cata- laûn, Xuereb. Pour une bonne part, m’assure-t-on, ceux-ci également sont Français, par naturalisation personnelle. Je le veux bien aussi. Tant i'I:y a que,'sur cinquante noms cueillis au hasard dans une feuille locale, j’en découvre tout jtiste dix-huit aux cdrtsonnanoes. de chez nous. En outre la statistique accuse 23.000 étrangers, sans compter les irtdigènes, en nombre moindre. De toutes les agglomérations du Tell, c’est celle où, proportionnellement, vous voyez le moins de burnous. Il y grouille surtout une tourbe de « Beni-Ramassës ». Trois siècles durant celte ville fut espagnole ; espagnole elle demeure. Elle n’est qu’à huit heures de mer dé Carthagènë. Du sommet des monts brûlés où elle s’accroche on distingue les feux allumés sur ceux de Murcie. Jusque sur ce rivage Castillans et Aragonais ont pourchassé les Maures. De cette inexpugnable position naturelle, fortifiée encore par de puissants ouvrages, Le marché à Bou-Saâda ils avaient fait un Gibraltar africain. Mais tandis que, du haut de son enclave, l’énergique L’oued de Bou-Saâda
27f 123
To see the actual publication please follow the link above