■■■■■■■■■■■■ parmi lesquels a été conservé le pavillon du coup d’éventail. Un sinistre trophée y fut décou-*- vert : cent dix têtes des marins de deux bricks français qui avaient fait côte auprès de Dellys. Les vainqueurs furent généreux. On transporta à Smyrne les janissaires, à Naples le dey avec cinquante-cinq femmes et unesoixantaine de serviteurs. La terrible Régence avait vécu ; la Méditerranée était libre. Gesla Dei per Francos, $ ? 9 La sécheresse de ces souvenirs est impuissante à restituer l’Alger qui devrait être. Si Alger n’est pas tout à fait « l’OEil du Monde » — style arabe — Alger néanmoins n’est pas une ville indifférente. Certes on y voit trop de ces abominables gratte-ciel plâtrés, déshonneur de ce qui fut l’art noble entre tous. On y voit trop de magasins « à l’instar » — médiocre instar de nos préfectures de seconde classe. Et trop, oh ! combien trop de cinémas offensant la vue par la publicité agressivement grossière de leurs affiches hideuses. Grotesque aboutissement de notre civilisation offert aux indigènes. Au demeurant, résultat habituel des juxtapositions de races, la fusion ne s’opère que par les vices. Toute celle canaille qui grouille dans les rues louches du quartier de la Marine : Espagnols pouilleux, Maltais crapuleux, gouapes d’Italie, écume de Provence, est fâcheusement représentative de la postérité de Japhet. En contact avec la famille sémitique par les petits juifs sordides et la tourbe de ces « Beni-Ramassés » n’ayant plus guère de musulman qu’un torchon sale enroulé autour de la chéchia crasseuse, ils ont mis en commun leur ivrognerie avec la fainéantise de ceux-ci et la lâcheté de ceux-là. C'est la descendance de Cham peut-être la moins pourrie, tant qu’elle demeure dans l’intégrité du type haoussa, barn-r bara ou yolof — peu de temps d’ailleurs, l’immigré du Soudan ne reproduisant guère que par métissage sous le soleil, pour lui trop pâle, du Tell. Et dans les bouges de la cité mauresque, improprement dite, par extension, la Kasba, où la basse débauche européenne va chercher le ragoût abject de celle de l’Orient, l’alcool a ravalé la prostituée arabe jusqu’à la dégradation des « Marie l’Aniselle'» qui sont les pierreuses des quartiers « francs ». Elle offre cependant, la vieille ville haute, d’autres attraits que celui, contestable et malsain, d’une nocturne tournée des grands-ducs. Non qu’elle n’ait été saccagée. Conservant son périmé^ Ire triangulaire entre les Tournants Rovigo, la Rampe Vallée, les boulevards Gambetta et de la Victoire — qui marque la ligne des anciens remparts ainsi que du ravin comblé du Centaure — elle a été éventrée par les rues Randon et Marengo, dont la malpropreté populaire n’a pas l’excuse du pittoresque. Un ilôt exquis a dû d’être respecté à la vénération entourant la sé-«- pulture d'un savant marabout, cet autre Abd-er-Rhaman, dit le Tsalibi, du nom de sa tribu, naguère maîtresse de la Mitidja. Dans l’enclos qui, entre de quelconques bâtisses neuves, dé-? 2
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