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provenant de l’expédition malheureuse du duc de Beaufort contre Djidjelli. Cent ans plus lard, nouvelle défaite espagnole que venge mal un bombardement par les Danois. L’insolence des flibustiers n’était pas encore abattue. Cette même année où, du haut dès Pyramides, quarante siècles nous contemplent, ils enlèvent sur le littoral sarde un millier de personnes. Bonaparte jura leur extermination, mais ne. tint point parole. En 1816 bombardement par l’escadre anglo- hollandaise de lord Exmouth. Cette fois la Régence.doit remettre tous les esclaves chrétiens — traité dont, pour assurer l’exécution, il faut la démonstration navale de 1 amiral Jurien de la Gravière, premier du nom. L’honneur de forcer la caverne d’Ali-Baba nous était réservé. « Les Français», disaient les reïs, « sont si prompts qu’ils cuisent leur soupe à Marseille'et la mangent chaude en Alger. » Lorsque pourtant un pacha de mauvaise humeur eut effleuré de son chasse-mouche ce personnage, en soi chétif, où s’incarnait la majesté du royaume de Francè, pour laver l’outrage nous avons pris trois ans. Le temps avait été mis à profit. Peu de campagnes furent préparées avec telle perfection. Après une répétition générale du débarquement donnée à Toulon en présence du duc d’Angoulême, le 23 mai on appareilla : 347 bâtiments, dont 7 petits vapeurs en leur prime nouveauté, plus ISO felouques, tartanes et balaricelies. Le 14juin 36.000 hommes et 2.000 chevaux prennent terre à Sidi-Ferruéhi Vainemént la tempêté se met-elle contre nous. Les 78.000 colis de matériel sont jetés à la mer pour être drossés au rivage, où ils parviennent en bon état, grâce à la précaution prise par l’iritèndance de les placer dans des fûts goudronnés; Le 19, combat de Staoueli. L’actuelle fureur... disons iconoclaste a vidé la Trappe qui consacrait le champ de bataille; Certain ;sergeht Vinpy y conquiertT’épaülette : quarante ans plus tard, il sauvera du désastre de Sedan les troupes auxquelles Paris a du son héroïque défense. Ce jour-là Alger.est pris à revers. Le 4 juillet tombe entre nos mains le Bordfël-TaoüS Fort des Paons— duquel, dans la ceinture que liii fait aujourd’hui un bois d’eucalyptus, -les formidables murailles portent témoignage de ce qu’était sa force. Le-6, la capitulation est signée sur les hauteurs d’El-Biar. L’interprète Bracevitz, vétéran dés campagnes d’Egypte, qui en avait porté les conditions au dey, l’échappa belle au milieu des janissaires en fureur. Il leur imposa par son hautain mépris du danger. L’intrépidité hors du feu est la plus héroïque de toutes. Le lendemain les soldats rouges de Charles X fontieur entrée par la porte demeurée close à ceux de Charles-Quint., ' Au total l’opération n’avait pas coûté plus de 90 morts et quelque 300 blessés. Mais M. dé Bourmont payait cher son bâton de maréchal. Tandis qu’il poussait son cheval à travers 1 étrange et mystérieuse cité, un de ses quatre fils, servant avec lui expirait aux ambulances. Ce n’était pas assez. Les libéraux l’accusèrent de malversation à cause que — selon l’usage des caisses orientales — celle du dey, qu’on s’imaginait recéler les trésors de Golconde, avait été trouvée quasi vide. La Iiasba d’ailleurs n’était qu’une misérable agglomération de petits bâtiments délabres,


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