sentiment de sa valeur. L’Angleterre, plus positive, a employé toute sa ténacité à détruire le commerce de sa rivale; c’est ainsi que quand l’une ne conserve que sa doire. l’autre étend son commerce O ' et ses richesses. La baïonnette et le canon nous ont beaucoup occupés. Songeons à la boussole maintenant. La boussole a été une découverte immense ; elle nous vient de Chine; l’aiguille aimantée, apprenant aux navigateurs de combien ils s’approchaient ou s’éloignaient du Nord, les enhardit ; grâce à elle, ils firent de longues courses et des découvertes utiles. Plus tard la os éométrie et l’astronomie xpermirent de mesurer la marche des astres, de fixer ainsi les longitudes et de savoir combien on avançait à l’Est ou a l’Ouest. Par la latitude, on connaissait l’éloignement à l’égard de l’Equateur, et enfin par l'application plus récente du Loch et de la montre marine, on connaît la rapidité de la marche. La mer est désormais le patrimoine de tous, et, pour les plus hardis, c’est l’acheminement à des possessions immenses, inconnues. La marine anglaise est à son apogée. Cette puissance qui regarde la marine comme le rempart de sa sûreté, comme la source de sa richesse, comme le pivot de ses espérances, n’a pas su modérer le feu de son ambition dévorante ; elle éparpille ses forces et devient très- vulnérable. C’est en vain qu’elle affiche, comme un épouvantail, ses levées annuelles de 74,000 marins et les 3,000 canons de sa flotte. Chez nos voisins, nous trouvons un exemple à suivre, et nous voyons l’écueil à éviter. La France, placée entre l’Océan et la Méditerranée, baigne les boucles de sa longue chevelure dans l’é cume des vagues majestueuses de l’Atlantique, et ses pieds agiles dans la mer bleue de la Phocide. Elle ne peut donc se contenter de sa suprématie comme puissance continentale ; il lui faut une grande autorité, une grande force maritime, une flotte de premier ordre. Sa position topographique, ses 38 millions d habitants, la conservation de son commerce et de son industrie l’exigent. L’agriculture et l’industrie ne livreraient pas leurs produits ; le commerce n’oserait pas les expédier ; il ne serait pas rassuré dans ses trafics, dans ses explorations, dans les relations qu’il essaie avec des pays lointains et à peu près inconnus, si chacun n’avait la certitude d’une protection qui le couvre partout. Les flottes qui parcourent les mers sont au commerce maritime ce que les forteresses et les remparts sont au commerce continental. Si le commerce maritime n’avait pas une protection suffisante, que deviendraient les richesses de l’État, dont une part est nécessaire à la marine militaire? Au contraire, si le commerce maritime est partout protégé, développé, encouragé, les richesses de l'État permettront d’augmentei la flotte et de récompenser les services des marins, ces rudes travailleurs dont le rôle glorieux est de participer à la défense des citoyens et de leurs fortunes ; les marins ont compris leur importance, ils comprennent leurs devoirs. Les commissions de port seront moins recherchées. Le poste du marin est sur la mer, comme celui du magistrat
28b 12
To see the actual publication please follow the link above