CHAPITRE II. Bourbon. — Sa découverte. — Son premier nom. — Ses premiers habitants. — Maurice. — Sa découverte. — Son premier nom. — Ses premiers possesseurs. — Préférence à donner à Maurice. — La Bourdonnais. — Duplcix. — Colbert. — La Compagnie Law. — La Banque de France. — Les Indes. Du Cap de Bonne-Espérance, on vient naturellement à Bourbon (Ile de la Réunion). Dans leurs premiers voyages aux Indes, les Portugais avaient découvert une île qu’ils appelèrent Mas- carenhas, et dont ensuite ils ne s’occupèrent plus. En 1660, huit ou dix Français habitaient la partie occidentale de cette île; quelques compatriotes les y rejoignirent bientôt; ils firent venir des esclaves de la côte d’Afrique et de Madagascar, et cette île ne tarda pas à devenir une colonie française, qui prit le nom de Bourbon, et plus tard à'Ile de la Réunion. On commença par s’y adonner à l’élevage des troupeaux ; quelques caféiers sauvages, trouvés dans l’île, donnèrent plus tard l’idée de cette culture ; mais l’absence d’un port sûr à Bourbon fit jeter les yeux sur une autre île voisine, appelée Cerné par les Portugais, qui en avaient fait la découverte en mémo temps que celle de l’île de Mascarenhas. Cerné, abandonnée aussi par les Hollandais, qui l’appelaient Maurice, fut occupée par les Français en 1720. En 1735, le gouvernement français y envoya M. la Bourdonnais, un breton, avec mission de rendre utile à la mère patrie cette île, que l’on cessa d’appeler Maurice pour lui donner le nom d'île de France. Cet homme de génie, commerçant et guerrier, fit sortir la colonie du chaos et de la barbarie, et les destinées de la France coloniale eussent été tout autres, si la fatalité n’était venue s’abattre sur notre pays, en mettant aux prises et en rendant ennemis l’un de l’autre deux grands hommes nés pour s’estimer et se comprendre. Avant de raconter cet épisode navrant, revenons de quelques années en arrière. Saint Louis avait été le premier roi de France qui fit entrer le commerce dans un système de gouvernement. Plqs tard, de 1602 à 1642, des tentatives vers l’Inde furent faites par une société de Bretagne, ensuite de Normandie, et enfin de Dieppe; mais les résultats en furent médiocres. En 1664, Colbert entreprit de donner le monopole, du commerce dans l’Inde à la France et créa la grande Compagnie des Indes (1), patronée, protégée et sub- (i) La compagnie des Indes, avait obtenu ses privilèges pour 50 ans comme les grandes compagnies de Hollande et d’Angleterre.
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