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rations maritimes. Ils franchirent enfin le Cap qui est à l’extrémité de l’Afrique. On l’appelait, et à bon droit, le Cap des Tempêtes; mais le roi Jeau II, prévoyant qu 011 y pourrait trouver un nouveau passage pour aller aux Indes, lui donna le nom de Cap de Bonne-Espérance. Le Cap de Bonne-Espérance, souvent visité et même parfois ravagé par les Portugais, fut1 ensuite dédaigné par eux. Ils n’y firent que ce que font des pirates; mais ils n’v établirent pas de lieu de relâche. Cette énorme laute ne pouvait échapper aux Hollandais, qui, depuis un siècle, devenaient pour les Portugais des émules redoutables. En 1650, le médecin hollandais Van-Riebeck fit un rapport détaillé et concluant pour décider son gouvernement à établir au Cap, sur cette pointe méridionale de l’Atrique, une colonie et un entrepôt naturel entre l’Europe et l’Asie. L établissement de la colonie fut confié aux soins de cet homme intelligent. Se conformant aux idées reçues, Riebeck s’empara de tout le territoire à sa convenance et refoula daus l’intérieur les Hottentots, peuple de pasteurs divisé en petites républiques indépendantes. Le Hottentot est confiant, simple, pauvre; il perdit bien vite par la ruse ce que la violence ne lui avait pas arraché, et l’Europe vit s’établir en cet endroit une colonie hollandaise. La relâche était au Cap même, où se voit aujour- d hui une ville de onze à douze cents maisons, avec des rues larges et coupées à angles droits. La ville est adossée à d’immenses rochers d’un côté, elle est fortifiée de l’autre; à l’extrémité, se trouve un grand jardin botanique. Au nord, est Table-Baie où les bâtiments mouillent pendant plusieurs mois de l’année; au sud, est Faise-Baie, où par prudence on dirige les vaisseaux depuis mai jusqu’à septembre, époque d’ouragans tels que la rade n’est pas tenable. Ces deux baies sont séparées par une distance de dix-sept lieues. Au sortir de False-Baie, il faut doubler le Cap des Aiguilles bien connu de tous les marins et de moi en particulier; mais ce que tout le monde ne sait pas, c’est qu’aux environs du Cap il existe un mouillage parfait et sûr : c’est le mouillage de Simon'stown, en face du village de ce nom. La colonie du Cap ne s’est jamais étendue sur plus de 50 lieues carrées. Trente à trente-cinq mille noirs ou malais y ont été attirés pour les besoitis de la culture et le service de la domesticité. On trouve au Cap des provisions de conserves et d’excellente viande qui provient d’une espèce de boeufs énormes et d’une espèce de moutons dont la queue peut atteindre le poids de 40 à 50 livres. L’air y est bon et pur, et, au retour des campagnes de l’Inde, il paraît encore meilleur. Le vin blanc, du plant de Madère, y vient sinon avec sa qualité, du moins avec abondance. Enfin on y récolte le fameux vin de Constance, qui se vend sur les lieux six francs la bouteille. C’est le produit de deux clos assez restreints, bien que, bon an, mal an, le commerce prétende pouvoir en fournir aux cinq parties du monde. Le viri de Constance est blanc ou


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