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Il semble que, depuis là dernière révolte dés Gi- payes, la puissance anglaise, éclairée sur la possibilité de voir franchir de nouveau les fossés de Delhi, peu rassurée sur l’inviolabilité des remparts et sur la fidélité des habitants indigènes, ait cru devoir, par précaution, s’étendre du côté opposé ët prendre pied dans la Birmanie. A l’heure présente^ les efforts de la diplomatie exceptionnelle, usitée dans ces régions, produisent leur premier effet ; les cajoleries anglaises sont toutes pour le roi de la Birmanie, Mendoh-men, et ce souverain vient de consentir un traité' avec l’Angleterre qui a beaucoup plus d’amour pour la domination de la navigation fluviale de l’Irawadi, que pour Mendoh-men. Immédiatement, un consul général anglais a été expédié, et il s’est établi à Ummérapourà, la florissante capitale de l’empire Birman. Cette grande et belle ville est très-heureusement située pour commander a la navigation très-importante du fleuve Ira- wadi, qui traverse tout l’ancien royaume d’Ava et va se jeter dans le golfe du Bengale, un peu au delà de l’embouchure du Gange. Aujourd’hui la puissance anglaise, avec son esprit d’envahissement, s’est démesurément étendue dans le Bengale et aux environs ; elle a créé là, successivement, une réunion de principautés et de royaumes, qui lui rapportent immensément, il est vrai, mais qu’il deviendra difficile de contenir. Sa domination est presque infinie; mais elle s’affaiblit en s’étendant : d’abord parce qu’elle se fait chaque jour de nouveaux ennemis ; ensuite parce que chaque point extrême de ëé colossal assemblage peut plus facilement se détacher, ou tout au moins être en butte aux excursions. Tout ce qui a été enlevé aux Marattes les rend mécontents, ét Cet énnemi n’est pâs à dédaigner! Avec leur cavalerie légère, dont la rapidité est merveilleuse, les Marattes peuvent, par des courses répétées, dévaster et ruiner les pays qu’ils ne peuvent conquérir. Et enfin faut-il le rappeler? Entré la mer Glaciale au nord, la Pérse, l’Indoustan et la Chiné au midi, la nier Caspienne à l’oüést, est urt espace immense qui s’appelle la Tartarie : elle est Chinoise ou Busse. Les Tartares Busses; depuis longtemps; jettent des regards avides sur les belles régions de l’Asie qü’ils touchent, pour ainsi dire, de la main. Si la nation anglaise, éclairée par la saine raison, ne réussit pas à rétrécir le Cerclé oppresseur dans lequel sont tenues les belles contrées de l’Indostan et ses environs ; si par un fol Orgueil elle oublie lé bon sens pratique dont elle est poüfvüe ; si enfin elle n’appelle pas la France à prendre une large part au commercé libre; ouvert à tous; sur toüs les points de l’Inde, elle perdra, ne craignons pas de le dire, le seul appui qui peut lui rester, C’est-à-dire là solidarité d’une nation aimée dahs ces pâys. Si elle ne rétréelt pâs ce CerClé oppresseur, avons- nous dit? Mais en est-il temps encore! La defnièrê révolte des Cipayes rt’a-t-elle pas jeté une barrière insurmontable entre les Anglais et lés Indiens ? De cê drame sanglant, précédé de plusieurs tableaux, noüs n’avohs aujourd’hui qfie le premier acte. Dieu Kg I


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