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dans l’Inde trois présidences : Bombay et Madras, dont nous avons parlé , et le Bengale. Le gouvernement général de l’Inde anglaise est le principal joyau de la Couronne Britannique. Le gouverneur général du Bengale possédait une vice-royauté, s’étendant sur les trois présidences; il avait des privilèges bien plus étendus que ceux de beaucoup de souverains d’Europe. Il commandait les forces de terre et de mer, déclarait la guerre, faisait la paix et faisait surtout des annexions. Il nommait aux emplois, provoquait des lois et les rendait même exécutoires, jusqu’à ce que la cour des directeurs de Londres en eût ordonné autrement ; il avait et a encore près de lui une cour suprême pour l’assister. Des pouvoirs d’autocrate, comme ceux dont nous donnons l’esquisse rapide, devaient être, dans certaines mains, un levier bien puissant; aussi demeure-t-on stupéfié en présence des résultats, quand on se reporte au point de départ. La conquête du Bengale a été entreprise en 1756 par l’amiral Watson et par le colonel Clive ; ils agissaient au nom de la Compagnie anglaise. Un heureux coup de main, de l’intrigue, de la corruption ; les apparences d’une,cession, en réalité doublement nulle, voilà la base de l’immense puissance qui s’est si amplement agrandie par la continuation de ce premier système et l’introduction de quelques procédés nouveaux. Voici les faits; voici comment ils se classent ; aucune argutie ne peut prévaloir contre eux. Il ne faut pas y chercher l’effet de hautes combinaisons ; il faut prendre les événements avec leur imprévu et la brutale simplicité de leur origine. En 1756, le Souba du Bengale avait un administrateur infidèle qui, pour se soustraire à de justes châtiments, alla se réfugier dans la petite place de Calcutta, alors occupée par les Anglais. Justement offensé de l’asile accordé à son sujet félon, à son préposé infidèle, le souba attaque la place, s’en empare et fait jeter la garnison anglaise dans un étroit cachot où elle périt. L’amiral Watson, qui venait d’arriver au Bengale avec une escadre, rassemble ce qu’il peut trouver d’Anglais dispersés; et, aidé du colonel Clive, il remonte le Gange avec cinq cents hommes. Il attaque le souba; ses principaux officiers, achetés par les Anglais, se retournent contre leur maître, et le malheureux souba, indignement trahi, se réfugie chez le nabab de Bénarès. Le nabab se prépare aussitôt à repousser l’ennemi commun, dont les rangs sont grossis par les transfuges, les traîtres et les pillards. Mais le même système de corruption est employé à Bénarès, et les Anglais s’emparent de ce pays sans-que le nabab ait même pu combattre; il s’enfuit abandonné des siens. Une large contribution est prélevée sur le pays. Dans ce moment, un hasard heureux vint servir les Anglais; ils s’empressèrent de le mettre à profit, s’imaginant couvrir par une cession forcée et outre cela doublement nulle, la violence de leur conduite et le résultat de leurs manoeuvres corruptrices. L’empereur mogol, par suite d’une révolte intestine venait d’être chassé de Delhi ; il vient implorer le se


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