la compagnie du Coton Supply a eu le soin de recommander cette distinction à ses membres. Dans l’Inde, où la végétation est si plantureuse, on laisse trop monter le cotonnier : cet arbuste ne doit avoir que 4 pieds 1/2 ou 5 pieds de haut pour produire dans les meilleures conditions ; la récolte se fait ainsi plus facilement et elle est tout aussi abondante. Il est encore une précaution qu’il ne faut pas négliger, si l’on tient avoir prospérer ses plantations.: c’est d’opérer de nombreux sarclages; les mauvaises herbes croissent abondamment au pied du cotonnier et lui nuisent plus qu’on ne saurait le supposer. Maintenant j ’admets que nos essais demandent quelque temps encore avant de satisfaire complètement nos espérances; est-ce à dire pour cela que l’Amérique doive être notre seul salut,, que notre commerce doive continuer de s’allanguir par suite,d’événements malheureux que l’humanité de notre politique n’a pu enrayer? Non certes; le malheur d’un pays ami peut nous affliger, et il nous afflige profondément; mais la continuation des calamités de la guerre américaine ne saurait peser plus longtemps sur nous. Il faut voir les choses froidement, sans illusions; l’état actuel des États-Unis, en supposant une paix immédiate, ne leur permettra pas de livrer à l’Europe de belles récoltes de coton avant deux ans, à dater de la paix. Mais avant deux ans vous trouveriez autant de coton que vous en voudriez dans l’Inde (1). Pas de préju( 1) La fin de la guerre d’Amérique laisse tout entière cette partie de notre raisonnement, et c’est pourquoi nous le conservons. gés! Le coton de l’Inde aura certainement toutes les qualités de celui d’Amérique, puisqu’il n’est que transplanté en Amérique. A ceux qui oseraient prétendre le contraire, je conseillerais de faire passer dans le Bengale les machines à égrainer et à presser de l’Amérique, avant de se prononcer. Je dis plus; la main d’oeuvre est moins chère dans l’Inde, tandis que désormais la main-d’oeuvre ne fera qu’augmenter dans la Caroline du Sud. Le percement de l’isthme de Suez viendra ajouter une nouvelle raison de préférence pour le coton de l’Indostan, eh facilitant le transport des rives du Malabar ou des bouches du Gange à nos ports de Marseille, Nantes, le Havre et Bordeaux. Madras, Pondi- chéry, Bombay et Calcutta, vont devenir des entrepôts, où le coton devra être livré au commerce dans des conditions assez favorables pour voir renaître l’activité des ateliers de l’un et de l’autre côté de la Manche. Que si l’on craignait que l’Angleterre ne voulût exercer une pression sur les cours des cotons indiens en les accaparant à l’avance, nous userions de la ressource placée sous notre main et c’est par là que je veux terminer. La Turquie, placée à nos portes, offre les éléments les plus sérieux d’une production excellente. 11 suffit de vouloir développer des ressources agricoles, qui s’y présentent dans de très-bonnes conditions. Le climat et le sol y sont éminemment favorables à la culture du coton, la terre y. est à bon marché. La Turquie peut produire du coton au même prix que les plantations favo
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