plus de la sagesse de Manou, mais qu’elle est imposée par une mauvaise politique. M. !.. Gibelin, le procureur général dont j’ai eu 1 honneur dolre le collaborateur, magistrat érudit que jai remplacé souvent, par délégation, dans ses fonctions au parquet de la Cour à Pondichôry, fait à tort dire à Manou, ce qu’il semble admettre lui-même, que la distinction des castes est d'oviyîiui divine (1). Manou enseigne que le corps n’est que l’enveloppe de làme; cela est suffisant pour moi. Évidemment, parmi les âmes. Dieu n’a pas créé de castes; toutes émanées de lui, elles ont un droit égal à sa bonté et à sa clémence. Il n’a pas donné à l’un une âme brahmane et iutligé à l'autre une âme paria. Que si Ion prétend que la caste n’est que la soumission, l’épreuve imposée au corps, à l’enveloppe, il faut admettre alors que le brahme, dont l’âme peut être perverse, naîtra et vivra dans la distinction et les honneurs (ce qui est possible); mais aussi que le paria, dont I âme sera belle et pure, ne sortira jamais de Pin* fanne ^puisqu’on ne peut jamais s’élever au-dessus de la caste dans laquelle on naît), ce qui est monstrueux et absurde; ce qui détruit le libre arbitre de l’homme, suppose la prédestination, c’est-à-dire l’injustice de Dieu, conduit à la fatalité et à la justification forcée de l’esclavage, que n’admet pas cependant noire ancien collaborateur. (1) Gibelin, Etudes sur le droit indien, t. I", p. 27. Pondi- ehéry, 1S46. Dans la hiérarchie de* castes, l’on peut déchoir; on ne peut jamais s’élever. Où est donc la justice? où est donc le mobile du bien? où se place la possibilité du progrès? C’est une loi injuste, je le répète, une loi de politique à courte vue! Cette loi tue le sentiment do nationalité. L’Indien d’une caste ne voit au-dessus de lui que maîtres ou ennemis; un tel pays, dépourvu do défenseurs, ost naturellement ouvert à la conquête étrangère. Les castes supérieures ont asservi les castes inférieures, et, abandonnées par celles-ci â un moment donné, toutes ont subi le joug de l’étranger. La loi de Manou subit la distinction des castes h l’infini, voilà tout, et c’est trop ; mais il n’en fait pas une création divine. Dans les douze chants qui composent le poème ou le Code de Manou, il est traité de la création, de l’initiation, du mariage, des devoirs, etc., des lois civiles et criminelles, de la transmigration des âmes, de la béatitude finale. C’est de là qu’est venue l’idée des lois écrites sur les Douze Tables. Les Grecs ont profité des lois de l’Égypte et de l’Inde; ils le reconnaissent et ne parlent qu’avec respect des peuples et des lois de la Scythie. Ils appelaient Scythie les hautes contrées de l’Asie, occupées par des émigrants qui parlaient sanscrit. Or, Brahma a résidé sur le mont Mérou, sommets de la Scythie. (Voir Manou, Liv. X.) Ces sommets sont voisins de ¡’Himalaya. (Voir Dictionnaire de Wilson, 674.) Le scylheet le sanscrit étaient originairement la même langue. (Voir Hérodote.1 Le berceau du genre humain est vraisemblablement
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