PRÉFACE Au moment ou M. Coillard, prêt à partir pour le Zambèze, présentait son remplaçant à Véglise de Lèribè, un des ba-Souto chrétiens de cette station, Nathanaël Makotoko, s’adressant au nouveau missionnaire, M. Dormoy, lui dit : « Sais-tu oh nous étions, ce que nous étions quand, jeune encore, M. Coillard vint ici il y a vingt ans ? -W$Oh nous étions ? Perdus dans le monde. Ce que nous étions ? Des bêtes sauvages, oui, des bêtes des champs », et il éclata en sanglots. Quel chemin parcouru par ces pauvres noirs pour arriver à se rendre compte de l’état ou le christianisme les avait trouvés et en ressentir une si profonde impression! Ils avaient saisi la puissance de relèvement de la croix avec une intelligence que révèlent ces paroles de Vévangéliste noir de Sèbapala, prononcées à lfoccasion d ’un baptême: « La croix pour le chrétien, c’est l’aile de l’oiseau. Quand nous voyons un oiseau marcher par terre, il nous semble que ses ailes lui sont un fardeau. Mais qu’il s’élève dans les airs, et nous voyons que c’est ce fardeau qui le‘porte. Païens, nous ne voyons que le fardeau. Chrétiens, nous regardons en haut, la croix nous porte, le ciel est à nous ! » Ces témoignages de la transformation accomplie pourraient être multipliés, les lecteurs du Journal des Missions ont pu en recueillir beaucoup d ’autres. Ces effets de la mission chrétienne, dont l’incrédulité avait de prime abord nié la possibilité, n’ont rien qui dépasse les promesses faites à la fo i; mais en dehors du cercle des croyants, quel coeur d ’homme resterait insensible à la pensée que des êtres, pris à un degré voisin de la bestia
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