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duisit à ma tente plusieurs vaches, que je lis traire en ma présent e , et je m’abreuvais délicieusement d’une liqueur saine et douce, qui souvent me tiendroit lieu de toute autre nourriture. Le vieillard ne m’avoit pas quitté un seul instant, et j ’avois mis sa ' présence à profit, le faisant interroger sur tout ce qu’ilm’ intéressoit de savoir sur la contrée. Lu i, profitant également de l’occasion, me parla d un chagrin qu il avoit. H étoit peu éloigné de la rivière. Les hippopotames y fourmilloient ; et ses compagnons et lui eussent bien voulu s’en procurer de tems en tems quelques-uns pour leur nourriture ; mais, quoiqu’ils eussent creusé des fosses et tendu des pièges le long du rivage ; cependant, depuis deux ans qu’ils ha- bnoient le canton, ils n’avoient pu encore en prendre que trois. Ces animaux, disoit-il, étoient trop fins pour eux ; et il ne doutoitr pas qu aVec mes fusils, dont il avoit entendu raconter les effets, je ri’en eusse autant qu’il me plairoit. . Une pareille remarque étoit une prière indirecte de rendre service a la horde. C étoit pour moi une occasion dè me faire des amis; ■et quand la détresse ou je me trouvois ne m’en eut pas imposé la lo i, je 1 eusse fait encore pour obliger ces pauvres.gens. Mon plan fut de partir dans l’après-dîner du jour suivant, d’ aller passer la nuit près de la rivière, et le lendemain, de commencer' la chasse dès le crépuscule. J ’emmenai avec moi tous mes chasseurs. Un détachement de la horde me suivit, avec quelques boeufs dé charge pour porter le produit de notre chasse, et au point du jour je mis tdut mon mondp en activité. La moitié de la double troupe passa la flènve à la nage, tandis que l’autre moitié resta de mon côté. Quand les nageurs furent arrivés à l ’ autre bord, ils se partagèrent en deux bandes, dont l’une remonta la rivière à une certaine distance, et l’ autre la descendit. L a même chose se fit sur mon rivage. Les quatre -bandes embrassèrent ainsi trois quarts de lieue de rivière; moi seul, je restai en place et au centre des traqueurs. A un signal donné, tous avoient ordre de partir de leur poste, à pas lents, et de se rendre vers moi; les uns en poussant de grand« eri?* les autres en tirant de tems en tems des coupe.de fusil., pour rabattre et conduire à ma portée les hippopotames qui-se trouve- roient dans cet espace du fleuve. Il s’en rencontra huit. Toutes les. bandes de chasseurs étant réunies au centre commun , nous n’eûmes; plus besoin que de patience et d’adresse. En peu de- tems nous en blessâmes plusieurs. Déjà même deux étoient mis à mort ; et les gens de la horde, étoient ravis de joie.’ Mais quelques-uns d’entre eux s’étant mis à la nage, pour faire échouer à la riva les. deux bêtes mortes, un des nageurs reçut, des hippopotames blessés , un coup de boutoir , et un àutre eut la cuisste fendue d’un coup de dent. Ce d-ouhle accident m’en fit craindre quelque autre plus fâcheux encore. Je rappellai tout mon mondey, et au grand regret des Namaquois; je terminai une citasse, que- tout annonçoit devoir être plus abondante, mais qui ne pouvoiti plus se continuer sans de très-grands périls. Le reste de la journée et une partie de la matînéodu lendemain furent employés à dépecer et à charger sur nos boeufs lfes deux, animaux tués. L ’odeur qu’ils exhaloient, portée au loin par tes. vents-,.attira, dans-1e lieu , des nuées de vautours et de milans;,’ qui nous suivirent même pendant long-tems, en planant sur nos; têtes. Les vautours me paroissoïent d’une espèce nouvelle et inconnues Mais vainement j’essayai d’en tirer quelques-uns ; ils se tinrent toujours hors de portée, et le bruit du fusil ne fit que les éloignât- sans retour. Ce fut avec une grande allégresse qu’on nous vît arriver dans Iaf horde. Mais la joie n’eut plus de bornes, quand on su t, qu’à l’exception de quelques morceaux que je réservai pour mes gens , j ’aw bandonnois au Kraal les deux animaux en entier. Ly ehef, pour? me témoigner, au nom de tous, sa reconnoissance, me pria d’accepter un boeuf gras. J e 1e remerciai. Mais, voyant que mon refus 1e mortifioit,, je le- priai de me donner en échange deux moutons ; parce que , dans. uni moment de détresse, ils pouvaient en route nous, servir de nour


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