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le nom d’oricou , que je lui conserverai dans mon histoire des oiseaux, où j’en donnerai une description détaillée; en attendant je place ici une figure parfaite de ce rare vautour. Empressé de préparer mon oricou, je quittai l’île avant le. coû- cher du soleil, et vins passer la nuit sur la rive gauche de l’Orange. Le lendemain, je continuai ma route, en suivant toujours de cours du fleuve. Dans la crainte de manquer de nourriture , nous avions emporté une certaine quantité de notre hippopotame ; mais nos précautions furent inutiles. A mesure que nous approchions de i’em- hoùchure , nous trouvions sur la rivière une multitude infinie de gelinottes, de flamands , de pintades, d’oies , de canards et d’autres oiseaux de différentes espèces. Le nombre en étoit même tel que nous ne faisions aucune provision ; peu inquiets le matin de ce dont nous souperjons le soir. ^ Je trouvai aussi que parmi tous ces oiseaux , destinés à notre cuisine, il y en av oit quelques-uns dignes d’entrer dans mon cabinet. Je préparai ceux-ci sur les lieux ; et même , pour ne point trop nous embarrasser en multipliant les paquets, je fes fourrai dans le ventre de mon oricou, qui me servit ainsi de porte-manteau. Les arbres étoient remplis d’une espèce particulière de singes , dont j’eusse bien désiré également m’en procurer un pour ma collection. Mais -ces animaux étoient trop fins; et malgré toutes les ruses que nous employâmes, il ne nous fût jamais possible de les approcher d’assez près pour les tirer. Nous rencontrâmes dans notre route trois Hottentots , qui furent fort surpris de nous voir ; l’un d’eux parloit fort bien le hollandais, ayant demeuré très-long-tems dans la Colonie. Nous apprîmes par eux-que nous avions encore àu moins quatre jours à marcher avant d’arriver à l’embouchure de la rivière, et que nous courrions grand risque d’y être massacrés par les Boschjesman , qui étoient eu forGe dans toute cette partie ; que d’ailleurs, en avançant nous trouverions le pays le plus aride que nous eussions jamais vu. J ’ai toujours soupçonné ces trois hommes de faire eux-mêmes partie des Bosch


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