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J ’aurois pu aisément aussi parler d’un condor ; car j’ai vu beaucoup de grands oiseaux de proie , et dans le nombre de ceux que j ’ai rapportés il en est plus d’un qu’il m’e&t été facile de faire passer , aux yeux des esprits crédules , pour un enleveur.de moutons} et quoiqu’en disent tous ceux qui assurent avoir vu enlever des moutons , je soutiens qu’il n’y a pas nn oiseau connu qui puisse emporter , dans ses serres, un animal de cette taille. En tout cas, voici la description de mon vautour africain, que je n’ai pas seulement vu, mais que j ’ai rapporté, et que tout le monde a pu voir dans mon cabinet.. Ses plumes, dont le ton général est d’un brun clair, ont sur la poitrine, le ventre et les côtés, un caractère particulier : inégalement longues entre elles et pointues , elles sont contournées en lames de sabre et s’hérissent en se séparant les unes des autres. Ces plumes ainsi désunies laisseroient appercevoir la peau sur tout le sternum, si elle n’étoit entièrement couverte d’un magnifique duvet blanc, très-touffu , que l’on voit aisément à travers ce plumage hérissé. Un célèbre naturaliste a écrit « qu’aucun oiseau n’a de cils ni- « dé sourcils} ou qu’aucun au moins ne porte du poil autour des cç yeux, comme les quadrupèdes. » Cette assertion , présentée comme une loi générale de la nâture, est une erreur 5 non seulement celui dont nous parlons en a , mais nous connoissons encore quantité d’espèces qui en ont aussi} tels sont, en général, tous les calaos, le secrétaire et plusieurs autres oiseaux de proie. Outre ces cils , le vautour dont il est question, porte sur la gorge des poils roides et noirs} toute la tête et une partie du cou sont dénués de plumes ; cette peau nue, d’une couleur rougeâtre , est nuancée,. en certains endroits , par du bléu, du violet et du blanc. L’oreille , dans son contour extérieur, est circonscrite par une peau relevée, qui forme une espèce de conque arrondie, qui nécessairement doit augmenter , dans cette espèce, la faculté de l’ouïé. Cette sorte de conque sé prolonge de quelques pouces en descendant le long du cou. C’est ce caractère, particulier à cette espèce , qui me l’a fait désigner par


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