secoient moins effrayés et se mettroient sans peine à la nage. Au moins nous nous en flattions ; et dans cette espérance je les fis conduire au lieu désigné, avec un n om bre d’hommes suffisant pour les garder pendant la nuit,, et avec ordre de tenter la traversée ,. au lever du soleil. D’après ces dispositions, je crus- tout prévu , et j ’allai me coucher sans inquiétude dans mon charriot. J y dormois encore fort- tranquillement r le Lendemain.matin, quand Klaas vint brusquement m’éveiller et me crier de me lever sans délai. Ma première pensée fut qu’il etoit bien aise de m annoncer le passage du troupeau 5 et je lui demandai 'si 1 on avoit eu beaucoup de peine. « I l ne’ s’agit point de cela, me dit-il y tout est perdu. Pen- « dant la nuit, les- gardiens se sont endormis ,. et ils ont laisse etein- « dre leurs feux. Les Boschjèsman ,. qui etoient a 1 affût,. ont profité; « de ce sommeil pour enlever le troupeau en entier. «Par hasard ,. l’un des dormeurs s’est éveillé. Il s’est apperçu «du vol et a crié aux armes. Tous ont couru après lesmaraudeurs ; « mais ceux-ciétoient en si grand nombre , et leur arrière-garde, qui « prot.égeoit la marche des autres ,, a décoché tant de flèches qu’a— « près quelques fusillades, nos gens sont revenus sur leurs pas, ra- « menant seulement trois boeufs très-maltraités-, qui étoient demeu- « rés en arrière. Il ne nous reste plus qu’une ressource ; c’est de- « courir en force après les voleurs-Mais il faut partir sans délai,, et- « ne pas perdre un instant ». Cet accident devenoit très-fâcheux pour moi dans les circonstances, non-seulement par la perte Considérable qu’il m’occasionnoit mais encore parce qu’en me privant des animaux que je destinois à- renouveller mes attelages, il m’ôtoit les moyens de retourner au Cap- A peine la nouvelle en avoit-elle été divulguée dans le camp que- mes gens , toujours prévenus contre les Houaouânas ,- firent tomber les soupçons sur eux. A'ies entendre, c’étoit ces brigands seuls qu’il falloit en accuser y c’étoient eux q u i, après de feintes démonstrations de service, nous avoient suivis à la piste, et qu i, saisissant le ’ moment de mon absence, en avoient profité pour enlever ce que; |e n’étois point à portée de défendre..
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