•2b V O Y A G E jeunes pousses. J ’avois trouvé aussi'de petits concombres épineux, . de la grosseur d’un oeuf de poule, qui nous faisoient une nourriture excellente , et dont lés feuilles étoient pour eux une friandise. Bientôt même ils surent lés trouver sans moi. Quant à mes chèvres ;et à mes moutons, ils s’aecommodoient très - bien des feuilles et de l ’écorce des arbrisseaux qui croissoient a l'ombre des grands arbres. Il n’y avoit que nos boeufs ët mes vaches que je ne pouvois soustraire aux effets de l ’intempérie de la saison; et de tous les bestiaux c’étoient pourtant les plus nécessaires. Pour nous; lé voisinage de la rivière.attiroit dans la plaine une quantité considérable de gibier qui nous promettoit une nourriture suffisante. Nous avions en abondance des gazelles spring-bpck, des zèbres , des coudoux , des autruches et des oiseaux de toute espèce. D’ailleurs, la pêche nous offroït encore une ressource. Il est:vrai que, n’ayant fait pêcher qu’à la ligne, nous ne prîmes que deux espèces de poissons : l’un sembable à nos carpes du Rhin ; l ’autre noire, Sans écailles, longue de quinze-à dix-huit pouces, et de là forme du barbeau. Le fleuve en avoit beaucoup d’autres espèces plus petites que nous prenions avec notre filet et qui nous faisoient d’excellentes fritures. Cette rivière contehoit aussi beaucoup d’hippopotames ; de tout côté je les entendois mugir et souffler. Curieux de les observer, je montai sur la pointe d’une roche élevée qui avançoit dans le fleuve , et j’en vis un marcher et se promener au fond de l’eau. Mais je remarquai que' sa couleur qui , lorsqu’il est sec , se montre grisâtre , et qu i, lorsqu’il n’est qu’humide et mouillé , paroît bleuâtre , sembloit alors d’un bleu très-foncé. J e le tuai au moihent qu’il remontait à la surface de l’eau pour respirer. Mes gens, accourus au coup, le poussèrent au. rivage. C’étoit une femelle très - vieille ; dans leur surprise et pour exprimer sa grosseur, ils l ’appelièient la grand - mère du fleuve. J ’ai conservé ses défenses ; elles ont dans leur courbure six pouces de long, et trois pouces trois lignes de circonférence a prendre au-dessus de leur racine. Né trouvant aucune des figures qui représen
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