prêtai sans peine. Ainsi, après avoir levé le camp, je dirigeai ma marche én suivant les montagnes. Nous arrivâmes en deux petites journées dans un riant vallon, ombragé d’une quantité prodigieuse de mimosas en pleine fleur. Nousÿ trouvâmes de nombreux troupeaux dont la présence nous indiqua le voisinage d’une horde. Les Namaquois ayant pris les devants avec Klaas pour m’annoncer, bientôt nous la vîmes paroître toute entière. A cette vue, mes gens témoignèrent une joie folle. On eût dit qu’après avoir échappés à des assassins, ils retrouvoient des protecteurs qui assuraient leHr vie. Ils se félicitaient les uns les autres; ils serroient la main des nouveaux venus, leur pressoient la poitrine , et les accabloient de démonstrations d’amitié. Très-certainement, quand ceux ci eussent été leurs amis ou leurs parens , ils n’auroient. pas montré plus de transports et d’allégresse. La beauté des pâturages qui par-tout couvraient le pied des montagnes me décida à passer quelques jours près de la horde. Quand ma tente fut dressée , le chef de la horde vint me vo ir , et il me donna des nouvelles satisfaisantes de mon camp dé l ’Orange , o ù , pendant mon absence, rienn’étoit arrivé de fâcheux. Il les te- noit d’une autre horde qui était allée y échanger des bestiaux pour du tabac. Lui-même auroit bien désiré pouvoir y envoyer quelques- uns des siens pour le même objet', parce que cette denrée man- quoit absolument dans le kraal. Mais un événement inquiétant le te- noit dans dès alarmes continuelles et l’empêchoit d’afioiblir sa troupe peu nombreuse, en détachant un certain nombre d’hommes. Depuis quelque tems, un lion et une lionne étoient venus s’établir, près de la horde, dans un fourré fort épais , qu’il me montra. En vain, elle avoit cherché à les en déloger ; les bêtes féroces étoient restées malgré elle en possession de leur fort. Chaque nuit elles venoient attaquer non-seulement les troupeaux mais , les hommes même ; et la nuit dernière , encore , elles avoient enlevé un boeuf. Plein d’esppir et de confiance dans l ’effet de mes armes à feu., le chef se félicitoit de mon arrivée. I l me prioit de les employer à le Tome II. H h
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